Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

Définitivement

Publicité
Définitivement
Archives
21 juillet 2019

Il n'a pas l'air de comprendre ce qu'elle a dit

Il n'a pas l'air de comprendre ce qu'elle a dit dans son texte, il l'accuse de tous les noms. Il suffirait pourtant qu'il sache d'où elle vient, comment s'est constitué son paysage mental, pour qu'il pardonne entièrement (dans un premier temps) puis qu'il saisisse le fond du problème. Au lieu de ça, il reste fixé à des idées qu'il lui prête. Plus que jamais, toute idée prise indépendamment de tout ce qui l'a fait naître me semble le travers récurrent des discussions d'idées : ne devrait exister que l'explicitation de sa construction, afin de permettre la compréhension de son angle de vue qui mérite toujours d'être saisi pour ce qu'il dit des personnes en jeu (le but étant bel et bien de traiter de personnes, non ?).

Publicité
Publicité
20 juillet 2019

J'ai accepté leur invitation semble t-il pour

J'ai accepté leur invitation semble t-il pour faire mon artiste mais en réalité pour savoir qui ils sont, d'où ils parlent. Pour les capter sociologiquement. Ainsi, se met en place la clarté par rapport à eux, ce dont tout le monde devrait s'efforcer envers tout le monde afin de toujours comprendre pourquoi les personnes disent ce qu'elles disent. Dans mon esprit, ça s'articule enfin, ça se recoupe. Surpris de me rendre compte que la sociologie n'est pas davantage répandue comme passe-temps de geek autiste intellectualiste, alors qu'il permettrait à ce dernier d'atteindre la vérité du monde tout en continuant à s'amuser névrotiquement par toutes sortes d'hypothèses et de calculs concernant des faits, constats et analyses qui tourbillonneraient en lui-même. C'est peut-être cette propension qui manque encore dans la population pour qu'elle devienne pleinement consciente.

19 juillet 2019

Ils ont l'air de savoir y faire avec les choses

Ils ont l'air de savoir y faire avec les choses matérielles, ils savent comment poser les assiettes. Ils se mettent à parler de sujets qui ont sans doute un sens, bien que je ne le saisisse pas. Comment peuvent-ils mener tout ça en même temps ? Je perçois leur concrétude à travers une buée ; sûrement à cause de l'hypoglycémie, car cela s'atténue une fois mangé. Une fois mangé, je vais discuter seul à seul avec ma grand-mère au fond de la pièce et là c'est enfin l'essentiel qu'il faut dire : on s'y penche avec précision, en prenant le temps, ce que l'on devrait toujours faire (au lieu de traiter du monde entre deux phrases courantes, comme en passant). J'entends au loin, très loin « de quoi ils discutent encore, les deux intellos ? » ; ce n'est pas que je veuille correspondre à ce qualificatif, c'est juste que c'est comme ceci que je me sens enfin vivre parmi les miens (et que c'est tout ce que je peux faire en l'état actuel des choses).

9 juillet 2019

Avec la science sociale, je peux faire mon

Avec la science sociale, je peux faire mon intellectuel en sachant que je fais mon intellectuel. Avant la science sociale, ce qui était gênant c'était à la fois de ne pas pouvoir faire mon intellectuel (pratique de la pensée) et de ne pas pouvoir savoir – ou en tout cas exprimer – que je faisais mon intellectuel en le faisant (conscience de la pratique, de la position de cette pratique). L'injonction intime à cogiter et l'injonction extérieure à m'activer se percutaient l'une l'autre car chacune prise isolément conduisait à une résignation morbide : il ne fallait pas oser dire à la pensée qu'elle devait se concevoir dans un monde, il ne fallait pas oser dire au monde qu'il devait se concevoir dans une pensée. La science sociale fait d'une pierre deux coups, gagne tout.

3 juillet 2019

Vous aurez suivi ici mes hésitations, mes

Vous aurez suivi ici mes hésitations, mes tiraillements entre l'art et les sciences sociales. Me voilà au pied du mur et du coup c'est successivement soit l'un soit l'autre, d'un jour à l'autre. Un jour je me rêve artiste, le lendemain intellectuel et ainsi de suite. Dans le monde des rêves, c'est le reflet inversé de la journée qui a précédé : si j'ai passé une journée artiste, je rêverai que je suis intellectuel et vice-versa. Par exemple, hier j'étais artiste, par conséquent cette nuit j'ai rêvé que je concevais un projet de recherche : il s'agissait d'avoir pour objet la méthodologie scientifique en elle-même, en la confrontant au regard profane ; dans la lignée des science studies, on observait les procédures de chercheurs (lesquels, faudra voir), mais sans s'en contenter : ensuite on faisait venir des personnes communes et on recueillait comment ils percevaient ces procédures (faudra voir quel panel, quelle représentativité) ; et enfin, par une sorte de retour complet sur soi-même (la réflexivité n'étant après tout qu'une version contrôlée de la tendance ludico-créative à la mise en abyme), on étudiait comment les savants analysaient ces visions profanes de la science, analyses qui ne pouvaient manquer d'être tout aussi situées que leurs objets et qu'il fallait par là même objectiver à leur tour. Je me disais qu'ainsi on aurait le fin mot. J'étais fait pour ça, il n'y avait pas de doute.

Maintenant que j'ai compris que les sciences sociales avaient comme première finalité d'aider à vivre – car grâce à elles tout a une saveur sur laquelle on peut se pencher, même ce vieux manuel d'école, même cette place de marché monotone, tout fait ou trace –, reste ce constat : que faire de ce goût de vivre ? Le remplir d'art, comme une sorte de retour de boucle, la science ne servant qu'à enrichir le goût d'art dans la vie ? Le remplir d'encore plus de science, afin d'atteindre à une perception en tout point consciente ? Le but est-il de saisir ? De laisser vivre, maintenant que l'on sait mieux tenir ?

Publicité
Publicité
31 mai 2019

Quand je relis tout ça, deux choses me

Quand je relis tout ça, deux choses me surprennent : 1) Les moments où ça a basculé (dans divers sens successifs, les saisit-on ?) ne sont plus que des mots, alors que c’était bien davantage que cela ; ce sont même souvent les tournures les plus laconiques qui renferment les virages existentiels les plus décisifs, sans doute justement parce que dans ces moments-là on « perd tous ses moyens » (sic) pour se consacrer pleinement à une nouvelle façon d’entrevoir, ce qui nous entraîne loin d’un quelconque souci de l’art des tournures (en tout cas pour ma part) ; 2) Même quand c’est mal écrit, cela reste toujours plus ou moins une sorte d’écriture qui se pense comme telle, avec une conscience de son ridicule qui ne l’empêche pas d’être elle-même ridicule par cette conscience même de l’être (ceci se faisant au mépris de tous les atours habituels que se doit de prendre une écriture) ; or, j’ai pu parfois (dans Immobile et agité) vouloir avant tout exposer, ce qui revient alors à choisir de ne plus écrire pour que les choses puissent être vraiment dites. Ici, c’est entre les deux : jamais vraiment dit, jamais vraiment écrit. Je crois malgré tout qu’on peut se débrouiller avec ça.

(Quant au « seul vrai hétéro », des fois j'écris et des fois je sens qu'il ne faut plus écrire pour que ce soit dit. C'est donc les deux à la fois pour le prix d'un, donc lisez.)

19 mai 2019

L'un des premiers moteurs (de tout ça, de toutes

L'un des premiers moteurs (de tout ça, de toutes ces ratiocinations), c'est de bloquer sur ce fait : « les autres sont donc toujours eux-mêmes ? Et ça ne les gêne pas ? Est-ce qu'en m'efforçant de plonger dans leur regard j'arriverai ainsi à savoir comment ils font pour être toujours eux-mêmes – car personnellement moi je n'y arrive pas – ou à découvrir qu'au contraire ils en sont tout autant mal à l'aise ? ». Et je parle de leur regard au sens propre, il s'agit non pas de spéculer sur le contenu de leurs pensées mais de fixer sans arrêt leurs pupilles – à savoir leur direction, est-ce qu'ils s'adressent vraiment aux autres ou seulement à eux ? ainsi que leur intensité, qu'y mettent-ils vraiment de leur foi en le monde ? – afin de savoir ce qu'il en est de leur adhérence à une quelconque identité. 

Car à la base, la première question qui fait que je suis ici à pérorer, c'est celle-ci : mais comment fais-je pour encore être moi alors que tout me transperce sans cesse ? Position opposée et complémentaire à celui qui se demanderait (un certain type de poète) : mais comment le monde fait-il pour être encore là et changeant alors que je reste profondément ancré dans ma stase ? 

Le pire c'est que dans les faits, je suis bel et bien le second (immobile), mais la cause en est justement que je suis le premier (agité).

23 février 2019

Je suis le seul vrai hétéro (nouveau blog en

Je suis le seul vrai hétéro (nouveau blog en parallèle).

8 février 2019

Après Après Michaux Exérèse de kyste. Je prends

Après Après Michaux

Exérèse de kyste. Je prends un opiacé et allez j'en prends direct un deuxième. Elle m'autorise à l'appeler pour confier ma douleur. L'effet se fait sentir dès le début : sa voix flotte. Curieusement, je réponds tout à fait lucidement à tout, juste que ça flotte. Sa voix me berçait déjà, mais alors là encore plus. 

Il serait beau de dire qu'au sein de cette réalité c'est comme si on était encore ensemble, mais trop ailleurs pour y croire vraiment. Tellement ailleurs qu'être dans l'ailleurs où l'on est encore ensemble ne serait pas encore être assez loin. Je dépasse l'alternance de ces états de conscience (qui dure encore jusqu'à aujourd'hui : on n'y est plus/on y est encore), ne reste qu'un esprit qui se regarde être.

« Allez, il faudrait quand même que tu ailles dormir ? ». Elle a raison.

Après le somme, le vaporeux devient lourd. Comment sortir de ce cerveau ? Sur le canapé, je me le demande. Je me regarde me le demander. Autant re-sombrer.

La nuit, je ne me regarde plus du tout, je suis en plein dedans. Au début rien n'alternait, cette fois-ci tout s'enchaîne à toute allure, les rapports se font tout seuls. Rien n'a le temps de m'apparaître, tout passe en criant. Tout est lié à tout. Tête chercheuse. On n'est plus dans l'onirisme, on est dans l'associationnisme puissance 1000. Je me demande comment les gens font pour rêver, comment ils arrivent à le supporter, comme si c'était toujours comme ça, comme si c'était toujours aussi rouge et tressaillant. 

Rouge et tressaillant ? Comme dans mon texte d'il y a cinq ans ? 

La morphine est un opiacé, comment avais-je pu l'oublier ? 

Même cause, même effet. Même pas fait exprès.

Inconsciemment voulu marquer le coup ?

 

à Mélanie

25 janvier 2019

Par les oreilles Ils les ont remasterisés et

Par les oreilles

Ils les ont remasterisés et c'est vrai que ça sonne mieux. J'ai revendu les anciens. Ils étaient reliés à mon ancienne histoire d'amour, mais c'est pas pour ça que je les ai revendus, c'est parce qu'ils ont été remasterisés. Du coup je suis partagé.

Le fait qu'ils sonnent différemment me permet de les voir sous un nouveau jour, de prendre "un nouveau départ". Ce sont de nouveaux disques. Tant mieux si les anciens sont partis avec l'amour ! Ainsi je "tourne la page". 

Oui mais alors, quand elle me manque, elle ne peut plus être là par les disques, vu qu'ils ne sonnent plus comme quand elle était là ! J'ai bien encore les disques mais ce ne sont plus les mêmes ! Ça me rappelle que si mon amour est encore présent en moi, il n'est qu'en moi et non plus à l'extérieur ! J'aurai beau chercher dans mon environnement matériel, je ne trouverai ni exactement ces disques ni exactement cet amour.

 

Encore par les oreilles mais différemment

Ces disques non-remasterisés ajoutés à ma mauvaise audition, c'était parfois de la bouillie sonore. Mais ça avait le charme du ouateux, quand je ne comprenais pas très bien en quoi consistaient vraiment ces arrangements, j'imaginais en partie ce qu'ils auraient pu donner, je tendais mon oreille et tous mes poumons participaient à recréer aussi bien les chœurs que les batteries qui passaient dans le décor. C'était plus fort que moi, ça faisait partie de l'expérience perceptive.

Oui mais tout de même, quelle clarté des voix et des rythmes désormais ! Ça se dévoile. Un peu de mystère est perdu car révélé (ah, c'était donc ça qui sonnait dans le fond, ils avaient voulu faire ça, ok !), mais on gagne en implication consciente, en toute connaissance. Ça ne se cache plus, c'est pleinement de la pop et non plus un jeu éthéré. C'est maîtrisé, on sait vers quoi aller, pas de faux-semblants. Quant à la douleur, moins le temps de s'y attarder vu qu'on entend enfin mieux (si les oreilles s'échauffaient tant sans appareils, c'est parce qu'elles butaient sur la bouillie ; c'est pas la bouillie en elle-même qui leur faisait mal, c'était l'otalgie réactionnelle, mais quand on trouve rien à quoi s'accrocher, forcément on s'abandonne ; maintenant, j'entends pleinement tout ce que la pop a mis en place pour me remplir !).

 

Publicité
Publicité
<< < 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 30 40 > >>
Publicité