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Définitivement
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26 octobre 2019

Je ne pouvais pas le passer sous silence. Disons

Je ne pouvais pas le passer sous silence. Disons que je me suis mis, progressivement, à pleurer de plus en plus quand j'écoutais de la pop digne de ce nom, à la moindre mélodie proprement déchirante, tout en me rendant compte (quasiment dans le même temps) que j'avais toujours pensé sociologiquement les choses et qu'il fallait désormais en tirer les conclusions. Ces deux faits incontestables, fort distincts et témoignant pourtant bel et bien tous deux, chacun à leur façon, de mon impossibilité à vivre normalement, à la bonne distance viable, ne pouvaient qu'ébranler le cours de ma pratique. L'ébranlement s'est même fait sentir trop lentement à mon goût, s'est instillé de façon laborieuse et je voyais bien que j'agaçais à toujours me plaindre que je n'étais plus à ma place parmi un champ se distinguant par le point d'honneur du détachement, de la hauteur. Mais comment le taire ? 

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23 octobre 2019

« Et alors pourquoi à la fois la pop et la

« Et alors pourquoi à la fois la pop et la science sociale ? 
– Parce que les deux fonctionnent à la cumulativité. Les autres arts, les autres sciences font dans le coup d'éclat qui renverse la table. Elles souhaitent cacher la superposition. Personnellement j'aime mieux quand on la fait apparaître au grand jour, quand les différentes couches forment une sorte d'ensemble compact dont le plaisir réside dans l'intérêt que l'on porte à l'exhaustivité de nos déterminations. N'en rien omettre. Bien entendu, la pop comme la science sociale seront alors suspectées de faire inconsidérément preuve de distance envers tout, de ne pas savoir choisir, discriminer, de tout mélanger. Mais c'est plutôt qu'elles choisissent de ne rien oublier quant à ce qu'il faut considérer : on n'oublie rien, on se porte sur tout ce que le réel nous offre comme voies/voix, comme points, comme positions, façons. C'est la superposition des atours/atouts mélodiques, sociologiques. »

9 octobre 2019

Contre la mystique aristocratique du détachement,

Contre la mystique aristocratique du détachement, je souhaiterais faire valoir l'attachement à tout ; parvenir à prouver que ce dernier n'est pas assimilable à un "attachement à rien" : on ne passe pas d'une chose à l'autre, on a perpétuellement présent dans notre esprit et dans notre cœur tout ce vers quoi on est orienté. Nous ne croyons pas aux vertus de l'oubli, dont se vantent pourtant aussi bien les chantres du détachement que ceux de l'attachement circonscrit (cet unisson devrait d'ailleurs les interroger sur ce qu'ils sont) ; tout est toujours en nous et c'est justement ce qui fait qu'on peut librement être touché par tout, être relié à tout ce qui nous fait nous, en variant alors les sources d'émotions puisqu'elles sont toutes en permanence rattachées à un sens, à différents sens respectifs, chacun irremplaçable (la croyance en l'interchangeabilité étant signe d'un sentiment de vide mal négocié). Ainsi, nous respectons vraiment l'être pour ce qu'il est. 

8 octobre 2019

Oui, ça se complète, ça marche ensemble, ça forme

Oui, ça se complète, ça marche ensemble, ça forme un cercle vertueux. Je voudrais vraiment qu'au beau milieu de mon set expérimental, soudain – mais non, pas soudain justement, au contraire comme quelque chose qui s'imposerait naturellement, irait de source, résonnerait une harmonie parfaitement digne de ce nom que le puriste bercé jusqu'alors par mes dissonances ne pourrait qu'apprécier comme une suite logique, en se rendant compte (tout penaud) qu'il avait auparavant répondu à un simple orgueil de position lorsqu'il dépréciait la pop. Ce serait aussi subversif que prendre une virée violemment particulière durant une mélopée universelle. Ce serait cette fois-ci l'universalisation qui serait dérangeante ; cela permettrait de se rendre compte qu'il y a tant de formes de justesse à soutenir et que chaque virée est à prendre pour ce qu'elle dit d'adéquat quant au moment.

6 octobre 2019

Mais en fait à chaque fois je pleure avec cette

Mais en fait à chaque fois je pleure avec cette chimie, enfin j'veux dire l'autre fois ça a failli et cette fois-ci ça l'a fait proprement dit : tout retombe ("la pression" de la douleur) et du coup on se dit "ah mais oui c'est vraiment triste à en pleurer quand on constate à tête désencastrée la situation". Cette fois-ci, la douleur à la lumière persiste bel et bien mais le cerveau se sent comme qui dirait désencastré (comme si à défaut d'effet perceptif, se faisait tout de même sentir un effet euphorique).

Il faut dire que tu avais également pleuré plus tôt dans la journée en écoutant cette chanson et cet album jadis écoutés en état de douleur (physique) : tu pleurais parce que tu te souvenais qu'il annonçait – et représentait semble-t-il de façon récurrente – le cerveau qui s'accroche malgré tout à ces mélodies dignes de ce nom, qu'elles seules valent la peine s'il s'agit de continuer d'avoir affaire à des éclats dans le crâne. 

Tu te rappelles de ce vieux monsieur (relativement vieux, pas vieillard mais vieilli par la douleur) – qui t'annonçait ou te représentait ? – qui avait déclaré lors de la conférence d'information « ah oui et puis quand on vient de faire claquer la vaisselle et que du coup ça nous lance dans l'oreille on se dit "ah mais mince, j'suis négligent, maudit sois-je, j'aurais dû faire attention", on se culpabilise toujours de s'être fait mal à cause du bruit qu'on semble s'infliger à tort » : oui, tel est le lot de vous, c'était tellement toi quand il a dit ça. Toujours à se dire qu'on y est pour quelque chose dans la douleur qui arrive. Depuis que tu sais que tu n'y peux plus rien, curieusement, tu vas mieux.

Tu voudrais même qu'on t'envie, que tout le monde sache qu'au moins quand on est ainsi on atteint une sorte de détachement que les autres feraient bien de nous envier au lieu de nous plaindre. Ce n'est pas donné à tout le monde.

J'ai gagné la compréhension. Par conséquent je serai toujours bien. Vous aurez beau me voir toujours mal (et le fait est que je serai toujours mal), secrètement sachez que je possède depuis plusieurs années une illumination quant à mon état et quant au monde, le moindre instant étant à replacer dans le contexte qui le permet et le fait être unique en son genre, empêchant certes certaines potentialités de s'actualiser mais en permettant d'autres qui constitueront toujours une forme d'apport décisif ou tout du moins cumulatif, se présentant en écho à d'incarnés moments passés et se colorant donc d'eux aux dépends de son éventuelle univocité (qui advient nécessairement d'une façon ou d'une autre dans une journée, même riche).

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