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Définitivement
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8 septembre 2013

À ceux qui ont raté ça, je me permets d'évoquer

À ceux qui ont raté ça, je me permets d'évoquer l'un des plus incroyables feuilletons-révélations de l'été : on a appris que le fin du fin de la Justice, le but ultime à atteindre, c'était de ne surtout pas être « laxiste ». On se demandait depuis longtemps à quoi servaient les prisons, on avait bien émis quelques hypothèses : protéger la société de désordres humains imprévisibles, de dangers concrets imminents, ça on pouvait le comprendre, mais par contre on ne voyait pas pourquoi elles faisaient le maximum pour que les actes qu'elles combattent aient toutes les chances de se reproduire à la sortie de leurs entrailles. On a enfin saisi : leur seule aspiration doit être de ne pas être « laxiste », leur raison d'être est donc basée sur une injonction purement négative. Combattre le mal par le mal. Un pauvre vole, vengeance, nous le volons à notre tour. Ah tiens, comme par hasard, il en ressort encore plus pauvre et il vole de nouveau ! Comme c'est curieux ! Mais qu'à cela ne tienne, c'est reparti pour un tour à la zonzon : l'essentiel est de ne pas être « laxiste ». En toute logique, le retour de la phrase « Oeil pour œil, dent pour dent » dans les textes de lois aurait donc été réclamé par certains élus, comme on me le souffle dans l'oreillette. La philosophie de notre civilisation avance énormément, chers amis.

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5 septembre 2013

Dire « Il faut que ça parle à tous, que ça

Dire « Il faut que ça parle à tous, que ça corresponde à ce que demandent les gens, à leur vécu » serait donc toujours égal à « Superficialité futile » et « Empilement de clichés construits de toutes pièces par de tierces personnes » ? Pourtant, si on répond ça, on fait du sophisme.

Au contraire, s'il y a bien quelque chose qui est commun à « tous », qui « correspond » à la vie intérieure de chacun quelque soit son identité, c'est justement l'indicible existentiel, le souffle que l'on ressent concernant les bribes diffuses de perceptions paradoxales dans ta tête et sur ta peau.

Les trucs que t'aimes parce que le monde te les a montrés ou te dit de les faire, genre ta lessive à tel degré plutôt qu'à tel autre ou cette façon de gérer une intrigue à rebondissements, ce n'est jamais ce qui te « correspond » le plus, tu peux avoir une petite accointance mais ça ne creuse pas très profond, c'est des mecs avec des costards et des chemises qui te l'ont fait croire. Ce n'est pas dans ça que tu vis vraiment, c'est dans tout autre chose : c'est dans les bribes et les paradoxes. Il faudrait juste un déclic pour que tu t'en rendes compte. Allez, ça peut bien advenir un jour, bordel !

2 septembre 2013

Bon, on le sait, « travailler » = « devoir

Bon, on le sait, « travailler » = « devoir s'intéresser à quelque chose dont on n'a rien à foutre ». Plus personne ne cherche à remettre ça en cause. On grandit encore avec l'idée que notre « travail » doit correspondre à nos « centres d'intérêt », sauf qu'on veut justement qu'il n'y en ait plus qu'un seul (de « centre ») pour qu'il prenne bel et bien le centre de notre vie (au sens propre car quantitatif du terme : la majeure partie de nos heures d'existence).

 

Et pourtant, on sait bien que le trop-plein cause le dégoût : lire toute la journée ton écrivain préféré finira par te le faire sortir par les yeux. Certes, « l'appétit vient en mangeant », mais pas en se gavant jusqu'à plus faim. Le « travail », c'est 35h de chocolat ou de Beckett par semaine, ce qui au final revient à la même chose : c'est déjà trop. C'est toujours trop.

 

Qui s'en saisira un jour à bras le corps ? C'est pas demain la veille, il faut encore penser à « l'emploi ». « Le travail » ce sera pour après-demain, quand on aura réglé « l'emploi ». Mais c'est long. C'est toujours trop long quand on est fatigué.  

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