L'un des premiers moteurs (de tout ça, de toutes
L'un des premiers moteurs (de tout ça, de toutes ces ratiocinations), c'est de bloquer sur ce fait : « les autres sont donc toujours eux-mêmes ? Et ça ne les gêne pas ? Est-ce qu'en m'efforçant de plonger dans leur regard j'arriverai ainsi à savoir comment ils font pour être toujours eux-mêmes – car personnellement moi je n'y arrive pas – ou à découvrir qu'au contraire ils en sont tout autant mal à l'aise ? ». Et je parle de leur regard au sens propre, il s'agit non pas de spéculer sur le contenu de leurs pensées mais de fixer sans arrêt leurs pupilles – à savoir leur direction, est-ce qu'ils s'adressent vraiment aux autres ou seulement à eux ? ainsi que leur intensité, qu'y mettent-ils vraiment de leur foi en le monde ? – afin de savoir ce qu'il en est de leur adhérence à une quelconque identité.
Car à la base, la première question qui fait que je suis ici à pérorer, c'est celle-ci : mais comment fais-je pour encore être moi alors que tout me transperce sans cesse ? Position opposée et complémentaire à celui qui se demanderait (un certain type de poète) : mais comment le monde fait-il pour être encore là et changeant alors que je reste profondément ancré dans ma stase ?
Le pire c'est que dans les faits, je suis bel et bien le second (immobile), mais la cause en est justement que je suis le premier (agité).