De l'art dans la vie sans art...Mais est-ce que
De l'art dans la vie sans art
...Mais est-ce que ça ne serait pas l'inverse ? (Ben oui, c'est l'inverse vu qu'elles sont inséparables.)
La conscience de ne pas l'être (ou la non-conscience de l'être), ne serait-ce pas le summum de l'action ?
Et l'action sans conscience, ne serait-ce pas le summum de la conscience qui n'a pas besoin de l'être ?
C'est justement en ne me pensant jamais dans l'art que je m'y immisce le plus. C'est ma seule façon d'en « faire ».
[« En ce sens, on peut dire que le doute spontané qui m'envahit lorsque j'entrevois un objet dans la pénombre est une conscience, mais le doute méthodique de Descartes est une action, c'est-à-dire un objet transcendant de la conscience réflexive. », Sartre, La transcendance de l'Ego]
Les plus anxieux sont-ils les artistes ou les penseurs ? Ils le sont différemment.
À première vue, il semble évident que l'esprit de système, d'inventaire, de répertoire soit une ordonnance de l'incertitude. Mais n'est-ce pas à cette recherche progressive de certitude que nous devrions tous nous consacrer ?
Or, en répondant « non, je n'apporterai aucune réponse », c'est bien l'artiste qui avoue être le plus agité : il voit trop de choses se recouvrant, s'additionnant, se découpant selon des plans contradictoires, il en est débordé et est ainsi empêché de se consacrer à ce à quoi il faut bien se consacrer (la recherche de liens logiques, de cases nommées, de grilles tracées). Il est pour toujours empêché, du moins c'est ce qu'il tient à faire perdurer : il en fera un « métier ».