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Définitivement
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27 juin 2021

Certaines situations existentielles du passé sont

Certaines situations existentielles du passé sont parfois tellement éloignées de celles du présent – pas forcément dans le temps mais simplement par comparaison – que j'ai peine à croire que ce fût vraiment moi. Je me le demande. "Était-ce vraiment moi ?". Oui, ça l'était, ce qui est finalement plus plaisant que déplaisant comme conscience, même avec le défaveur de la comparaison – car il s'agit toujours en général de situations plus complètes, plus intenses et accomplies, plus belles. Comment fais-je pour ne pas bloquer sur la perte ? 
En me disant justement que c'était moi, que c'était bien moi. Ça me communique de la force, un paysage de force, ça va chercher de quoi me reconsidérer, j'en ramène une certaine croyance en mon existence (puisqu'il s'agit bien de cela, tout simplement de cela : j'ai existé, ce qui est déjà proprement incroyable). De ce passé, je me dis, mon moi d'alors me dit que ça a existé, que c'était ainsi, il vient me le confirmer. 
Est-ce qu'il y a forcément l'espoir que par conséquent cela puisse se reproduire, pas exactement mais les mêmes sortes de beautés ? Ça n'est pas l'enjeu principal, même si cela peut en effet contribuer à l'assurance que... peut-être... Mais plus fondamentalement, il s'agit, plus modestement, de constater simplement que ça a existé. Ça a eu lieu. Rien que de me dire ça, c'est déjà me dire beaucoup. J'en verse alors une larme, sans savoir de quelle nuance elle relève.

Et puis... de toutes façons... quelle cumulation ! Je dis "de toutes façons" car cela suffit déjà, cette cumulation. Cette cumulation qui est la preuve que tout additionné, c'est toujours plus grand que moi, ça fait un compte plus grand que moi pris isolément de façon actuelle, actuellement de façon isolée, donc que ça existe bien davantage, même si ce n'est qu'en tant que « gros de... », qu'en tant qu'état « gros de tout ce que... », gros de potentialités car gros de tout ce qui est accumulé. C'est toujours bien plus là, bien plus moi que le « simplement là, simplement moi ». 
Dans ces moments-là, tous ces passés se superposent. Dans chaque rue, par exemple, il y a une vie qui a eu lieu, une vie de moi où je me dirigeais vers tel mouvement, telle pensée, tel endroit : et alors tout cela est possible en même temps puisque ça a existé. Je suis gros de tout ça, de tout ce qui a existé en moi et avec moi. C'est autant là que le présent puisque c'est bien plus important mathématiquement, ça peut se compter de façon bien plus conséquente : c'est accumulé. Ça revit donc autant que la vraie vie, C'EST même la vie, c'est ma vie, c'est LA preuve que ma vie ça a été ça aussi, que c'est toujours ça en plus d'être ce qui est dans le même temps sous mes pas. Tout est dans le même temps, tout se superpose.
Je peux tout faire revivre. C'est autant là que tout le reste. Ça existe.
J'existe.

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