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Définitivement

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Définitivement
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11 janvier 2013

Le site Vents Contraires m'a publié six textes en

Le site Vents Contraires m'a publié six textes en 2012, voici le lien pour les lire : http://www.ventscontraires.net/auteur.cfm/6984_taieb_lucas.html

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10 janvier 2013

Qui nous dit que ce qui est imprimé dans les

Qui nous dit que ce qui est imprimé dans les livres est vraiment ce qu'ont écrit leurs auteurs ? Nous n'avons jamais accès aux manuscrits ! Qu'est-ce qui empêche l'éditeur, ou le cas échéant le traducteur, de rajouter ou de supprimer des mots en toute impunité quand l'auteur est mort ? Croit-on vraiment que cet assemblage manufacturé de pages collées entre elles que l'on tient dans les mains c'est Sartre, c'est Bukowski, c'est Kafka, c'est Cervantès ? Quelle crédulité ! Mais nous avons été biberonnés à cette croyance aveugle depuis nos premiers grands examens : comment accepter les notes du baccalauréat alors que les copies ne nous sont jamais rendues ? Pourquoi devrais-je moins croire en Dieu qu'en mon 8 en Histoire que je n'ai pas davantage vu de mes propres yeux ? La dématérialisation, la relation à distance n'ont pas commencé avec l'internet : l'inaccessibilité des manuscrits de toutes sortes fut la première étape. On ne peut plus toucher la main de l'auteur, ni la sienne parfois.

(J'ai toujours eu du mal avec le tapuscrit, la preuve.)

8 janvier 2013

"Quand même, t'aurais pu me mordre les fesses ! -

"Quand même, t'aurais pu me mordre les fesses !

- Mais enfin je pouvais pas, tu vois bien que...

- C'est quand même pas compliqué de me mordre les fesses ! Dents + Fesses, c'est une équation simple non ? Je te demandais pas la lune !

- Mais ma chérie, nous sommes sur un échafaudage branlant...

- Oh ne sois pas vulgaire, je t'en prie."

8 janvier 2013

D'accord okay il y a de l'eau partout vu qu'il

D'accord okay il y a de l'eau partout vu qu'il pleut, mais justement on a envie de rester contempler ce spectacle tellement que c'est beau toute cette eau qui ruisselle sur les feuilles.

Du coup il pleut aussi des sièges pour s'asseoir, des gros sièges rouges de cinéma qui peuvent convenir aux gros culs.

La pluie de gros culs plaît différemment suivant les goûts de chacun.

Quant à la pluie de goûts, on ne la voit pas car elle est dans la tête des gens.

(Pas de pluie de têtes car elles sont bien vissées.)

(Les vis c'est une image, pas de pluie de vis non plus.)

25 décembre 2012

Mon attaché-case tombe dans le vide, ma cravate

Mon attaché-case tombe dans le vide, ma cravate se dénoue en remuant comme un serpent venimeux : pas de doute, ça veut dire que je n'irai pas au Paradis. Je commence à pressentir que Dieu est de gauche. C'est ce que j'avais craint sans trop vouloir me l'avouer. Je sens déjà que la joute oratoire ne sera pas une partie de plaisir (est-ce cela la souffrance éternelle ?). Sa voix est dure mais dans sa bouche le tutoiement ne paraît pas méprisant, je suis juste un homme de droite parmi tant d'autres.

 

- LUI : Tu pensais vraiment que la Raison était de ton côté ? Tu n'as donc jamais rien lu concernant l'amour du prochain, la charité ?

- moi : Tu me prends pour une buse ? Il était de bon ton de prétendre aider l'autre, ici-bas. Ce n'était qu'hypocrisie, bonne conscience et compagnie. Comme si donner une partie de son argent nous dédouanait de tous nos vices alors que nous ne sommes faits que de ça, de vices.

- LUI : Ne pars pas dans des lieux communs, je te parle de choses simples ! Allouer une partie de son revenu à la collectivité, à la solidarité, appelle ça comme tu veux, c'est mieux que de tout garder pour soi, oui ou non ?

- moi : Refuser l'impôt c'est une manière d'être libre sans faire de mal à personne. Je n'ai jamais eu confiance en l'Etat.

- LUI : Et pourquoi devrait-on davantage avoir confiance en vous ? Ne pas "faire de mal", comme tu dis - ce qui reste à prouver, d'ailleurs - ce n'est pas faire de bien non plus, voilà le problème ! Votre bord a oublié le bien. Il en a même fait un défaut. La "bien-pensance" est un argument péjoratif de votre invention, n'est-ce pas ? Dès qu'on fait le bien on est "bien-pensant". Comment après cela peux-tu t'étonner de te retrouver ici, dans la fange de ceux qui se sont trompés ?

- moi : Je ne m'étonne de rien, être de droite c'était vivre avec la certitude permanente de faire fausse route. Un tiraillement moral de tous les instants. Voilà pourquoi c'était devenu si important pour nous de faire croire que nous étions fiers de nos valeurs, que nous n'avions honte de rien, qu'il fallait être "décomplexé", quand bien même toute notre idéologie était basée sur des complexes, sur des peurs allant à l'encontre de nos mouvements spontanés vers l'autre, vers le progrès. C'est beaucoup plus difficile de se construire une identité de droite que de s'engluer dans la niaiserie de gauche : jour après jour nous faisions face à une quantité incroyable de tentations pouvant pousser à embrasser l'humanité entière, même le boulanger métèque sans-papiers, avec ses doigts sales, qui est une crème d'homme qui te parle plus gentiment que ta propre mère. Je comprends ceux qui basculent de l'autre côté mais je n'ai jamais pu, je me répétais que ce n'était pas raisonnable, pas sérieux. On ne peut pas accueillir toute la bonté du monde dans son coeur, il n'est pas assez grand pour cela.

- LUI : La niaiserie était de ton côté et tu le savais très bien ! Qui croyait encore parmi vous que l'essentiel résidait dans "les valeurs d'autorité", comme vous vous plaisiez à le répéter pour changer de sujet ? C'est en gros ce que tu viens de faire à l'instant, nous étions sur un problème d'égoïsme financier et tu n'as pas pu t'empêcher de dériver sur le versant réactionnaire de ton étang philosophique, alors que celui-ci est déjà presque entièrement bétonné par les promoteurs qui y ont édifié une nouvelle Bourse, autrement dit un nouveau cloaque de Satan, un nouveau précipice sans fond où tes amis et toi échouez par milliers avant d'atterrir à mes pieds où je vous sers ce discours que vous aviez pourtant pressenti, comme tu l'as toi-même reconnu.

 

À partir de ce moment je ne sais plus quoi dire, sans trop comprendre pourquoi. Je sais déjà que j'ai perdu. Je me prépare sereinement à prendre l'assaut final en pleine poire et à ne plus jamais me relever. Il réattaque direct.

 

- LUI : C'est quoi votre problème, bon sang ? Qu'est-ce qui vous fait marcher ? Garder la bouche en cul de poule, avoir des habits bien repassés, en appeler au sacro-saint pragmatisme plutôt qu'au bon sens ? Je ne comprendrai jamais les hommes. Le simple fait que personne n'ait encore institué le revenu minimum vital pour tout être humain, ça me dépasse.

- moi : On aurait peut-être assez d'argent pour faire ce... ce truc si... si on arrêtait de tout dépenser dans... dans des allocations inutiles qui... qui empêchent les gens de vouloir bosser alors bon ouais okay qu'on ait le droit à un peu de thune pour pas crever ça j'entends bien d'accord mais y'en a franchement qui profitent parce qu'ils...

- LUI : Mais ta gueule, putain ! Qui c'est qui profite ? C'est vous, tu le sais bien ! Les gouffres à fric, les gouffres à armes, les gouffres à sang, c'est vous ! Plus ou moins directement selon les postes, mais c'est vous !

- moi : Arr... Arrête de m'insulter, tu... tu perds tes moyens là, tu sais bien que j'ai raison, rien n'empêche personne de suivre sa propre voie s'il est pas content, c'est ça nos valeurs, si t'es pas content tu vas ailleurs et tu te construis ta propre vie, t'es libre, t'es... je... je croyais que c'était toi qui défendais le libre-arbitre dans tes machins et... et pourtant tu, ha ha... tu... tu penses qu'on peut même pas... qu'on...

- LUI : Mais t'es con ou quoi, la liberté est une douce utopie quand tout le monde ne part pas à égalité ! Pourquoi refusez-vous de voir ça ? Pourquoi le déterminisme vous fait-il tant froncer les sourcils ? Que charrie t-il en vous que vous n'avez pas envie de voir ? L'injustice de votre destin qui vous a fait endosser une cravate minable et un attaché-case ringard ? Eh oui, rien n'est juste ici-bas et l'on se doit de changer ça. Eh non, il ne suffit pas de prendre la route un beau matin et d'aller cultiver son propre jardin loin de l'Etat, car quand tu n'as pas un rond tu auras beau essayer de passer tous les péages, de buter tous les contrôleurs, de vivre d'air pur et d'eau fraîche, la société sera partout en toi et autour de toi. Car elle est toi. On ne peut rien faire sans la modifier, vous êtes trop butés pour saisir cette idée de niveau maternelle car vous avez des enclumes plein les poches (payées avec votre fric qui pue), elles vous tirent à quatre épingles et vous seriez bien les derniers à avoir le courage de "tout lâcher", comme vous dites. Vous parlez trop. Depuis des siècles. C'est fatigant de ne pas broncher. J'aurais dû créer une planète rien que pour vous et confier ça à un pote, je me serais contenté de veiller sur ceux qui valent la peine d'être écoutés, qui ont d'autres choses à dire que "il faut théâtraliser l'offre de la marque afin de pouvoir élargir la gamme de produits".

 

C'est tout mon monde qui s'effondre, en plus de ma vie. Knock-out. Là encore, rien ne me surprend car tout ne tenait qu'à un fil, j'en étais conscient. Demain le débat reprendra et ce sera comme ça jusqu'à la fin de l'éternité. Amen.

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21 décembre 2012

La plus grande insulte terrestre me semble être

La plus grande insulte terrestre me semble être "artiste". Priez pour que je n'en sois jamais un.

Artiste : Type tellement maniaque et misanthrope qu'il ne peut pas s'empêcher de "créer", comme il dit. S'il lève un peu le nez de son guidon, il voit qu'il y a d'autres choses à faire dans la vie. Quand il y parvient, il se trouve trop zen pour un artiste et il souhaite donc retomber dans l'isolement pour pouvoir continuer sa "carrière".

Artiste : Type qui a tellement fait d'aménagements dans sa "création" que son individualité se noie parmi celles des autres. On comprend ce qu'il veut dire, il est lisible. Comme si "créer" c'était traiter avec des notions de construction, d'aboutissement, de public, d'oeuvre ! À l'origine il s'agit plutôt de fouillis imbitable et par conséquent parfait : celui-ci contenait déjà toute sa folie de façon bien plus pertinente.

L'artiste se sent obligé de dire qu'il va "bosser" quand il vaque à ses occupations. Mais qui peut croire que cela constitue un travail ? Ce qui est un travail c'est plutôt de se prouver sans cesse que ça en est bien un, ça oui c'est une tâche de tous les instants.

"Regardez, je suis fait pour ça vu que c'est ma raison d'être !". Il pourrait très bien être fait pour toute autre chose s'il connaissait mieux le monde.

"Regardez, je suis utile vu que des gens m'aiment !". Sans le vernis de l'industrie, la production de son cerveau ne serait guère présentable.

Être artiste c'est auto-justifier son existence en réponse à l'insulte permanente que représente sa condition. Ça sonne bien, n'empêche. Ça en jette.

(Une autre version peut se lire ici.)

21 décembre 2012

Il me semble que le seul moyen de savoir si

Il me semble que le seul moyen de savoir si quelqu'un est quelqu'un de bien, c'est de se poster devant lui et de lui dire inopinément : "Bonjour, êtes-vous complètement con ?". S'il y a étonnement et sourire, on a affaire à une personne ouverte. S'il y a directement colère ou énervement, on peut être sûr qu'il s'agit d'un bas de plafond. J'ai tout le temps ce genre d'idée avec les gens qui m'aliènent, qui m'agressent, qui m'oppressent, ceux-ci étant en général mes supérieurs hiérarchiques ou spirituels (j'ai une peur bleue de toute forme d'autorité) : je rêve de leur lancer "Eh salut, t'es complètement con ?", pour vérifier si c'est vraiment des gros méchants et qu'ils méritent mon mépris (s'ils prennent la mouche) ou s'ils ont la classe et qu'ils méritent ma soumission (s'ils se marrent).

(Une autre version peut se lire ici.)

21 décembre 2012

Nous parlent-ils d'étoiles, d'extraterrestres,

Nous parlent-ils d'étoiles, d'extraterrestres, d'animaux inconnus, de concepts non encore exprimés, de découvertes fondamentales ? Non, ils gèrent les affaires courantes, lancent des circulaires et des rapports à mettre dans la catégorie "terre à terre", n'ont aucunement l'intention d'éclairer notre regard sur l'existence, signent des papiers. Il en faut mais c'est pas la peine d'en faire tout un plat, on peut certes leur donner un bureau mais pourquoi carrément une Elysée et un Matignon ?

(Une autre version peut se lire ici.)

18 décembre 2012

En fait, contrairement à la plupart des gens (ça

En fait, contrairement à la plupart des gens (ça leur est plus pratique pour vivre), je n'ai jamais pu confondre le monde et la vie. Il me semble encore aujourd'hui qu'un carriériste hédoniste n'aime que le monde et pas la vie. Profiter de la vie c'est écouter le fil de ses pensées qui se déroule, sans rien faire d'autre. Profiter du monde c'est tout faire pour se complaire dans l'organisation sociale qui masque l'existence pure. Le dépressif entonne un chant d'amour à la vie tandis que l'actif s'en détourne le plus possible car son implacabilité lui fait peur, d'aucuns disent sa cruauté. Je fais partie de ceux qui trouvent que l'implacabilité cruelle se situe plutôt du côté du monde. Ce qui est absurde c'est de l'accepter et de trouver ça moral et raisonnable. Plus on s'agite, plus on s'enrichit, plus on est fait de bric et de broc risibles. Pour m'en payer une bonne tranche je préfère mon petit spectacle mental.

Vous avez remarqué que dans le paragraphe ci-dessus la vie est dans un cerveau et le monde dans des bureaux ? Quel esprit étriqué, névrosé, aveugle, pour ne pas dire angoissé et effrayé ! Tel est pris qui croyait prendre ! La réconciliation de la vie et du monde, c'est le monde vivant : la nature, les animaux. Il y vient petit à petit. Ça lui prendra bien cinquante ans pour rattraper le temps perdu. (Encore une bonne raison de ne pas se laisser distraire par le monde social, va t-il rétorquer !)

4 décembre 2012

La plupart des humoristes, même ceux que j'aime

La plupart des humoristes, même ceux que j'aime souvent, me semblent se cacher derrière leur humour au lieu d'être eux-mêmes. C'est agaçant car j'ai cent millions d'idées délirantes dans leur genre mais je me les refuse car ce serait passer à côté de moi-même, or depuis le tout début que je crée je n'ai qu'une seule exigence : être toujours au plus près de moi-même. Mais qu'est-ce que c'est "soi-même" ? Peut-être qu'ils sont bel et bien eux-mêmes, c'est juste que leur eux-même est différent du mien, ils en ont bien le droit ! Oui mais dans ce cas-là : quelle insouciance ils ont ! Je n'y crois pas. Suis-je donc le seul à avoir sans cesse des myriades de mots/traits emberlificotés qui courent dans la tête dans tous les sens, sans aucune concession à la drôlerie ou à l'émotion (ces passages obligés de l'art officiel) ? Comment les faire taire, comment les censurer ? Comment faire croire que je peux me les masquer en écrivant des blagues ou des scénarios (mots synonymes : un scénario est toujours une blague mentale, une supercherie) ?

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