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Définitivement

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25 août 2013

C'est quand même bien de se faire bousculer, non

C'est quand même bien de se faire bousculer, non ? D'avoir du mal à plonger dans des mots, à écarter leurs lierres enchevêtrées ne correspondant à aucun cadre factuel connu et par conséquent à tous en même temps (pourquoi cette obligation de "témoigner de son époque" ? l'écriture envierait-elle le journalisme ? drôle d'envie !). Les gens prennent plaisir à subir leur travail, leur famille, leur patrie : le masochisme gouverne nos sociétés. Pourquoi ne pas vouloir subir les mots fastidieux ? C'est quand même moins pire, non ?

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22 août 2013

La plus grande supercherie régressive c'est de

La plus grande supercherie régressive c'est de dire que pour être "concernée", la littérature doit faire du polar ou de la fresque. Depuis la nuit des temps, à chaque fois que des écrivains se concentrent sur l'écriture et seulement sur elle, on crie au luxe de bourgeois. Il faut croire que certains aiment tellement la civilisation du travail qu'ils veulent que l'art s'y complaise en la célébrant sans cesse, même de manière polémique. Or, exprimer sa "condition sociale" de la façon la plus sincère possible, c'est l'envoyer sincèrement bouler en témoignant du fait qu'elle ne nous définit pas intérieurement. Oui, quand un cerveau est relié à un stylo c'est bien à l'intérieur que ça se passe donc tentons vraiment ce souffle, laissons filer les mots et les pensées dans n'importe quels sens, plongeons dans les paradoxes, explorons les bribes d'interstices d'étrangeté irréductible et inaltérable. Peut-être que personne ne peut nous enlever notre "condition", mais on peut encore moins nous enlever le fait de chercher ailleurs si nous y sommes.

18 août 2013

Pour savoir qui tu es, dis-moi si tu te sens plus

Pour savoir qui tu es, dis-moi si tu te sens plus libre et apaisé quand tu conduis une moto ou quand tu prends le train. Si c'est la moto, ça veut dire que tu es l'Actif : tes mains pilotent, elles sont bien fermes, tu aimes être maître de ta destinée, c'est toi qui fais défiler le paysage. Si c'est le train, c'est que tu es le Passif : ton corps se laisse porter, il est bien détendu, tu aimes pouvoir lâcher prise, c'est le paysage qui défile devant tes yeux. Les deux attitudes ont leurs formes de sagesse mais aussi leurs limites. Pas assez de contemplation dans la première, trop de dépendance dans la seconde. Entoure la phrase qui te correspond sur l'écran de ton ordinateur.

17 août 2013

C'est assez incroyable comme on n'a aucune

C'est assez incroyable comme on n'a aucune histoire à raconter quand un aspirateur rend l'âme. Ça pourrait pourtant nous inspirer, on se rappelle forcément des virages qu'on a pris dans l'appartement, chemins périlleux dont on devrait se souvenir rien qu'en égard au fil qui est ensuite brusquement réaspiré en zig-zag. Quand on enlève les derniers amas de poussière du gros embout qui ne servira plus, on pourrait au moins faire un jeu de mot facile sur le fait que "tout redevient poussière, même la poussière". Mais non, ça ne vient pas. L'art de glorifier les rebuts ne marche que quand ils participent de la saleté, ça fait décadent ; quand ils l'éliminent, ça fait juste anecdotique.

11 août 2013

Quand on se pique de création, on fait ce qu'on

Quand on se pique de création, on fait ce qu'on aimerait lire (ce qui est à la fois limitant et enthousiasmant) et on lit ce qu'on aimerait faire (ce qui est à la fois frustrant et encourageant). Quand on lit des choses qu'on n'aimerait pas faire et qu'on n'aime pas non plus lire, on est quand même un peu jaloux de voir que ces gens puissent être lus. C'est le seul moment, à ma connaissance, où l'on peut envier des gens que l'on méprise à la base. Je précise "à la base" car c'est le mépris qui vient en premier, on pourrait donc se tenir tranquille car le mépris apaise, nous n'avons rien à faire avec ces gens qui n'ont rien à faire avec nous ; et pourtant, on ne peut pas s'empêcher d'être en rage car ils continuent d'exister à notre place, ils nous masquent le paysage, ils nous le changent au point de nous en dégoûter. "L'art ressemble donc à ça ? Alors très peu pour moi, merci, adieu !" et l'on s'en va en gardant confiance en notre irréductibilité mais en perdant par le même coup notre croyance en le monde. C'est le seul moment, à ma connaissance, où l'on est à la fois fier et désolé d'exister, où l'on veut tout autant se cacher qu'éructer.

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9 août 2013

Plus je vis des choses, moins je comprends la

Plus je vis des choses, moins je comprends la littérature qui veut "rendre compte" (sic) de ces choses. C'est s'attacher à des futilités. Comment "rendre compte" (sic) de la tristesse que me cause la dépendance de ma grand-mère lors de mes visites à la clinique ? Sûrement pas en décrivant son visage, ses mouvements, le personnel de soin, les odeurs, les lumières, l'atmosphère : je ne toucherais rien qui appartienne à qui que ce soit en faisant ça, je reproduirais ce que le monde me dicte, je m'installerais dans un langage qui constate. Si la littérature est faite pour constater, pour se la jouer "ah donc tiens voilà, il y a eu ça, je vais vous le dire avec mes mots", c'est définitivement pourri comme truc, ça n'a aucun intérêt. Ce que je voudrais, c'est "rendre compte" (sic) de ce que les phénomènes produisent vraiment dans le dedans de quand je pense ou ressens, comment les flux passent dans ma tête en envoyant des signaux parfois contraires et paradoxaux, comment ça se télescope, comment ça me tarabuste. Oui mais cela, ce serait donc de la philo ou de la psycho, voire du journal intime ? Il faudrait choisir ? La littérature ne devrait pas être ça ? Oui mais merde à la fin, je ne veux pas choisir, je veux ça aussi. Ça doit être ça aussi.

17 juillet 2013

Acte 1 (Présent) : Le principal moteur de l'art

 Acte 1 (Présent) :

Le principal moteur de l'art et de la pensée a toujours été l'adversité, quitte à réagir de manière adolescente à tout et n'importe quoi pour correspondre à nos névroses ancrées, même si elles établissent une régression morale ou esthétique à une époque donnée. Au début du XXIème siècle, on a décrété que défendre les faibles était risible car "politiquement correct" : l'éthique et le bon sens philosophique passaient du côté de la posture politique. À partir de là, vouloir revenir sur les acquis égalitaires était une preuve d'ouverture d'esprit. Les gens de droite n'avaient jamais participé à aucune rébellion, il fallait bien qu'ils aient la leur. Hara-Kiri c'était nous, pas eux ; ils en étaient encore jaloux. Ils nous enviaient le rire qui mord sauf que chez eux cela n'avait rien de métaphorique, c'était vraiment mordre pour faire mal à l'homme. Nous devions forcément finir par nous débarrasser de la provocation, elle avait trop servi à n'importe qui.

 

Acte 2 (Futur) :

Nous avons compris une chose essentielle, la voici. L'adepte de la provocation souhaite que tout reste dans l'ordre pour pouvoir faire son beurre : qu'un gros mot, qu'une image choquante soit choquante pour que son art ait un sens. Nous nous dirigeons maintenant vers une utilisation des choses honteuses qui tombe sous le sens, qui veut parler de la vie dans ses paradoxes et son ridicule sans recherche de l'outrance, juste avec lucidité, simplicité, honnêteté et absurdité. Je sens que certains ont peur que ça ait moins de saveur, mais qu'importe la saveur quand on ouvre de nouvelles dimensions sensibles et intellectuelles contenant justement leurs propres saveurs encore insoupçonnées. Je suis sûr que ça se diffusera aussi dans tout le corps comme des frémissements crépitants, il n'y a pas de raison.

7 juillet 2013

Pourquoi n'arriverai-je jamais à ressentir de

Pourquoi n'arriverai-je jamais à ressentir de nouveau ce que je paraissais ressentir quand je semblais percevoir ce genre de choses ? Ces sons de guitare ludiques (tout était un jeu), la porte de la commode qui claque, la réserve en bas du hangar à garage, le pot d'échappement trahissant ce qu'il en avait contre moi, l'établi rouge sur lequel je peignais mes plus belles esquisses, tous les noms des peintres ludiques (tout était un jeu), les oiseaux, les animaux, le violon, je sais ce qu'il va faire le violon, ah oui tiens il le fait, comme par hasard, l'herbe du jardin en contrebas, en pente, les pédoncules, les langoustes, les mangoustes, les pédoncules, rhododendrons, ratons-laveurs, mais qui donc peut bien lire les descriptions des livres jusqu'au bout, mais que se passe t-il donc dans la tête de ceux qui les pratiquent sans honte de leur ridicule ? 

2 juillet 2013

La religion, c'est sûr que c'est trop un refuge.

La religion, c'est sûr que c'est trop un refuge. Les gens c'est pour oublier. Pareil pour la culture, trop un refuge. Hop, les séries télé ou les bouquins dans la tête pour pas penser à ce qui fait mal. Mais ce qui est pire c'est le travail, trop trop un refuge. Hop, tu te mets tout entièrement dans des tâches, tu charries, tu te démènes et à côté il reste plus rien, vraiment trop un refuge. Mais c'est rien comparé à la politique, à l'économie ou même à toutes ces sciences qui aspirent ton cerveau (genre la philo, la bio et tout ça), qui te font réfléchir sur des trucs qui t'éloignent de la vraie vie réelle qui existe, à ne pas confondre avec tout ce que cette vie contient comme refuges cachés, comme perpétuelles illusions, exemples : l'argent (en gagner pour quoi ?), la gloire (être reconnu pour quoi ?), la descendance (tu mets dans tes enfants ce que t'as pas su faire), l'amour (c'est bien beau mais au final t'es seul), la création (c'est bien beau mais au final t'es seul), les soirées (amis ou vagues camarades qui poussent des cris pour te divertir), la lessive (et autres tâches ménagères qui font partir ton esprit ailleurs que dans tes problèmes concrets), la bouffe (alors ça c'est le summum de se remplir de quelque chose pour rien), tout ça c'est trop trop trop des refuges, tu passes à côté de ta vie, à savoir de rien du tout, car il reste plus rien du tout, tout est un refuge, du coup autant tout faire.

8 juin 2013

Il m'est apparu comme une évidence ce matin :

Il m'est apparu comme une évidence ce matin : j'ai, j'ai toujours eu et j'aurai toujours raison d'aimer ce que j'aime ! C'est très important pour moi de m'en rendre compte car j'avais tendance à accorder aux autres le droit de juger ce qui était bien ou pas, or tout faisait sens en moi à toute époque, je m'en rappelle, donc ça veut dire que j'étais lucide et je le suis toujours car j'ai l'impression que ce sens continue, non, ce n'est pas qu'une impression, c'est une constatation, mais oui, mais oui ! Tout le monde a-t-il cette chance ?

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