Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Définitivement
Publicité
Définitivement
Archives
21 avril 2023

Le temps-zéro par son expulsionQuel plaisir –

Le temps-zéro par son expulsion

Quel plaisir – non, quand même pas, mais quel soulagement je prends à reproduire l'expulsion. Je rejoue la donne. Sauf que cette fois-ci, c'est moi-même qui me fout dehors, qui me réduit à néant – non, quand même pas, mais à moins que rien. 
Je voudrais ne plus jamais avoir de meubles, jamais, comme je voudrais ne plus avoir de présence, pour que personne n'ait plus jamais à produire mon absence, l'ignorance de moi, etc. Me faire d'emblée tout petit, penser dès maintenant à mon dépérissement, à ma réduction tout minus, autant le dire, à ma disparition, pour que personne n'ait plus à la déclencher à ma place. Que je leur épargne la tâche.

Dès le départ, je savais qu'en me faisant venir dans ce lieu, à l'insu de tout réel, c'était – donc – le déni de tout le réel de ce qu'il s'était passé, à savoir du fait que j'avais été expulsé d'un autre lieu. Je ne pouvais rien avoir à faire dans ce lieu, puisque l'expulsion était comme définitive, encore pas rattrapée en esprit, jamais "soldée", comme on dit, outre-acceptée, anti-advenue. C'était du réel – peut-être même le seul réel, car rien d'autre d'aussi intense n'avait pu se construire à sa suite – mais du réel "non avenu" et donc à partir de là non-dépassable vers un autre réel possible, encore moins dans un lieu où je me retrouvais comme poussé comme de force, à savoir par la mort de son précédent occupant. 

Impossible donc d'y vivre quoi que ce soit pouvant déboucher sur un quelconque avenir possible. 

Mais maintenant que je m'y expulse moi-même, que j'en sors enfin, c'est comme si à la fois je tentais le retournement du temps-zéro par l'affirmation de ma propre faculté à m'expulser de moi-même quand j'en ai envie, comme pour à la fois affirmer que je ne suis réellement que ça depuis l'expulsion, quelqu'un à expulser, quelqu'un à disparaître, quelqu'un à m'évanouir et qu'en même temps c'est moi qui le fais maintenant et en toute conscience, et peut-être bien que c'est en sachant qu'on y va jusqu'au bout qu'on y va vraiment tout au fond, que faire place nette c'est aussi faire place nette de soi, non pas du réel mais de cet irréel – justement – que l'on a fait passer pour soi durant tout le long depuis le début d'avant le temps-zéro, je veux dire lorsqu'il ne s'acceptait pas comme tel, ne se regardait pas suffisamment en face pour se voir comme le début d'un zéro absolu, autant le dire, d'une disparition. 
Cette fois-ci c'est moi qui m'en charge. 

Publicité
Publicité
Commentaires
D
Courage mon ami.<br /> <br /> Je ressens à peu près la même chose en ce moment : je préférerais encore que ceux qui m'ignorent ou me repoussent n'aient pas à le faire. Disparaître de moi-même de leur champ de vision. Ce serait moins douloureux, j'aurais l'impression de piloter à nouveau un peu mon existence, alors qu'au fond je sais bien que je la subis.
Répondre
Publicité