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27 août 2022

Ce serait comme être partisan de Daech ou de

Ce serait comme être partisan de Daech ou de Hitler. De ne plus vouloir célébrer ce carton. Il ne faut vouloir rayer de la carte du monde aucune force de vie. Ce jeu de dés en carton qu'elle m'avait fabriqué et offert, c'est de la force de vie pour toujours. Ne plus le garder précieusement, ne plus le célébrer régulièrement, ce serait vouloir tout faire mourir. Il ne faut pas vouloir tout faire mourir, car tout a existé. Ça en est la preuve. 
J'ai quand même décidé de le mettre dans un autre carton, conservé de façon un peu moins accessible, mais n'y voyez là aucune façon de marquer le coup en ce temps-zéro, aucune volonté de "trait tiré". Mes traits sont tirés mais ça n'a rien à voir, simplement on ne peut pas sans cesse garder tout présent auprès de soi dans tel ou tel espace (la preuve, elle n'est elle-même plus présente dans ces espaces car il paraît "qu'elle n'est plus là avec moi", j'ai appris ça récemment, il y a un peu plus de quatre ans et demi ; or, c'est bien sûr en partie faux puisqu'elle est à peu près toujours partout).
Avant de fermer le carton (que je me vois déjà réouvrir dans un futur proche, quand j'aurai enfin compris ce qu'il m'est arrivé, quand je serai sorti du temps-zéro), je rejoue, je retire les dés (et je n'écrirai pas "une dernière fois" car c'est faux, je peux les retirer quand je veux, même mentalement, même simplement avec mon cœur) ; trois gros dés à douze faces qu'elle avait fabriqués, trois parties de phrase qu'elle avait écrites sur chaque face de chaque dé, une infinité de combinaisons qu'elle avait dénombrées (j'ai déjà refermé le carton au moment où j'écris ces lignes et je n'ai pas noté le nombre, il faudra que je le réouvre et que j'y rejoue sans cesse, pour la peine, jusqu'à ce qu'elle soit là ; non, c'est une mauvaise idée, je me calme, je suis au temps-zéro) ; en fait, non, je triche, je ne tire pas les dés mais je sélectionne la phrase que je voudrai lire quand je réouvrirai le carton (peut-être demain, peut-être dans un an, peut-être dans quatre ans et demi) : "Tes yeux m'aiment, je le sais !". C'est ça que je voudrai lire, c'est ça que je veux lire. Car je veux qu'elle l'ait su. Ça a été vrai, ça a existé.
(Larmes du temps-zéro au moment où j'écris ces lignes.)
En fait, lecteurs, vous n'avez pas toute la phrase par pudeur ; la vraie phrase que je lirai, que je lis, c'est "Tes yeux [...] m'aiment, je le sais !", les mots du deuxième dé contenant l'un des surnoms secrets qu'elle me donnait. On ne dévoile jamais un surnom secret d'amour, on le lit pour soi, on le vit. Je le lirai, je le lis, je le vis. Ça existe toujours autant, c'est toujours autant vrai. 
(Larmes du temps-zéro.)

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