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19 août 2022

D'expérience, ça peut quand même être utile que

D'expérience, ça peut quand même être utile que les larmes deviennent extérieures. D'ailleurs, si l'on doit parler de ceux qu'on appelle "les autres", je trouve qu'ils se mettent soudainement à être beaucoup plus empathiques et convaincus par ce qu'on dit lorsqu'on pleure extérieurement et non plus seulement intérieurement. C'est un grief qu'on peut leur faire ("il faut donc que je me mette dans cet état pour que...?") mais il faut les comprendre, surtout que 1) ça peut nous arriver à nous aussi, dans l'autre sens (je veux dire d'être dans la position de celui qui ne comprend pas quand ça reste intérieur), 2) on peut plus facilement être désemparé, "débordé" par une pression que l'on sent contenue, que par une pression que l'on sent jaillir en toute liberté, car c'est comme si alors la tension s'abaissait et que l'on pouvait rejoindre l'autre plus finement, plus compréhensivement dans ce qu'il ou elle exprime. Du moins c'est comme ça que j'explique, aujourd'hui, comment j'ai pu être autant débordé par les pleurs tout en ne débordant jamais, donc sans qu'elle n'ait l'impression et moi non plus que je prenne sa détresse, tous ses maux, littéralement à bras-le-corps (alors que, bien entendu, je ne pensais qu'à ça), ceci aggravant sans doute sa tension, ma tension, notre tension, comme si on sentait que "l'autre" n'était pas autant là qu'il aurait dû.

Il faut dire que, pourtant, elle ne se privait pas de jaillir, ce que j'entendais cinq sur cinq (et même un peu plus), mais que j'étais persuadé qu'elle ressentait très bien dans quel état cela me mettait, que je n'avais pas besoin de l'exprimer. Je ne savais pas encore à quel point "les autres", pour la plupart, même elle, comprennent avant toute chose l'expression. J'ai essayé dernièrement, depuis que cela m'arrive : je pleure, je dis tout de suite (alors certes, ce n'est plus auprès d'elle vu qu'elle n'est plus là à mes côtés, mais c'est toujours plus ou moins à son propos donc des fois je me dis qu'elle m'entend, même si j'espère ne pas trop l'affecter non plus, à force d'oreilles qui sifflent) ; et là, oh, incroyable, cela m'a fait ça à plusieurs reprises : lorsque les larmes sont là, visibles, extérieurement coulantes, ça comprend ! "Ça", je veux dire "les autres", ils semblent mieux saisir ! Et là, oh, ils se mettent à parler un peu plus normalement, comme s'ils étaient eux-mêmes, comme s'ils croyaient à ce qu'ils disaient, sans distraction, sans distance, sans "être à autre chose" ! Enfin, j'y accède, à leur monde. En m'exprimant. Ce que j'ai toujours eu la sensation de faire, mais à l'intérieur.

Une nouvelle vie m'attend. Maintenant je pleurerai tout le temps.

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