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Définitivement
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12 août 2021

Tendre vers un art avec zéro pensée et une pensée

Tendre vers un art avec zéro pensée et une pensée avec zéro art (le seul commentaire-mélange des deux étant autorisé sur le blog Définitivement), avec simultanément, en les faisant, chacun de leur côté, chacun pour lui-même, une quête portant autant sur leur accomplissement spécifique que sur la visée asymptotique de l'arrêt de l'autre, la promesse future de cet arrêt formant une partie de cet accomplissement.

L'un des moteurs les plus puissants de ma conversion à la pensée fut la promesse inespérée, jamais vraiment poursuivie depuis mon adolescence, de l'arrêt de l'art. En creusant la pensée, en m'y mêlant définitivement (car, quoi qu'il arrive, cela est assuré en tant que mouvement, cela est acquis), j'affirmais dans le même temps, je visais impatiemment l'arrêt de l'art. Cela ne m'empêchait donc pas de penser à l'art en faisant de la pensée, au contraire : chaque nouvelle étape franchie dans la pensée était un message adressé à l'art (nargué) comme quoi je le quittais avec soulagement et fierté. La pleine joie du zéro art dans la pensée, c'était encore prendre en compte l'art et en quelque sorte le chérir : le chérir tellement qu'on l'avait dépassé, que l'on pouvait s'en délaisser. (On était passé à autre chose et c'était toute la route qu'il fallait prendre en compte, tout ce mouvement.)

Et d'une certaine manière, même quand je reprends l'art – et même quand je reprends la pensée après avoir repris l'art –, je ne cesse pas de penser à son possible arrêt futur ainsi qu'au possible arrêt futur de l'autre (art ou pensée) : j'ai tout autant hâte d'arrêter que j'ai hâte d'arrêter l'autre. Les deux arrêts probables forment l'intérêt, le goût de la poursuite. Ce n'est pas qu'en pensant toujours à l'autre (art ou pensée) je cesse d'avoir la tête à ce dans quoi je suis à un instant donné (pensée ou art), c'est au contraire par cette pensée de la prochaine victoire (ou défaite) de l'autre que je saisis pleinement le goût de la quête présente, celle-ci se colorant de tous les attraits que peuvent avoir sa défaite (ou sa victoire) en regard à la victoire (ou à la défaite) de l'autre. J'aurai donc fait ceci pour enfin affirmer son arrêt, ou pour affirmer enfin l'arrêt de l'autre malgré sa propension à poursuivre l'arrêt de ceci. Dans les deux cas, c'est fort, ça grandit.

Je me sens plein. « Gros de... ». 
Je peux l'affirmer.

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