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16 août 2019

Différentes preuves concernant la pop (5) Il

Différentes preuves concernant la pop (5)

Il s'est repenché sur sa totalité. Ce qui est pratique avec la pop c'est qu'on peut s'englober non seulement successivement, chronologiquement (faut être patient, vivre son évolution) mais aussi simultanément, en concert où l'on revit tout ce qu'on a été. On peut même faire les deux techniques à la fois : faire des concerts successifs où l'on se repenche chronologiquement sur sa totalité. (L'équivalent pour moi serait de reprendre tous les fragments laissés ici afin d'en célébrer l'existence ; l'écriture fragmentaire, c'est laisser des morceaux tournés comme il fallait et rien de plus.)

Après s'être repenché sur sa totalité, le cœur a failli lâcher. Ça produit toujours ce genre de frayeur de se repencher. Surtout quand c'est frénétiquement, exhaustivement. N'empêche que sur les photos il n'avait jamais eu un sourire aussi accompli. Car il est ce qu'il a été, il est son propre nom. 

(L'un de ces anciens compères, même âge, sort bientôt un album « auto-dépréciateur, confessionnel », autre façon de considérer sa totalité, c'est le moment.)

Ça c'est ma pop à moi, celle que j'ai toujours préférée, celle d'êtres présents depuis suffisamment longtemps pour avoir une totalité sur laquelle s'appuyer, ce qui se ressent dans leur charpente. Il me faut ça. Sûrement parce que de mon côté je me suis perçu depuis les débuts (de mon moi en tant que moi) comme garant d'une totalité dont j'avais fait ma légende. Il faut que je sente que quelque chose les dépasse (et pour cela il faut avoir de la bouteille).

Bien entendu, cette force est aussi une fragilité, ils savent bien qu'ils ne sont plus comme au début, d'où l'idée de métasynthétiser la totalité. Les choses les plus sérieuses se font lorsqu'on n'a pas le choix.

Symboliquement j'ai d'abord cru que son cœur avait tenu jusqu'au dernier album rejoué mais j'avais mal lu, il a été perturbé par l'avant-dernier. L'avant-dernier enregistré avant qu'il se débarrasse de ses nodules sur les cordes vocales, ce qui s'entendait. Il était sur le fil. De mon côté, souvenir perturbé de ma première écoute de celui-ci (de l'avant-dernier en date du fil de sa totalité), aussi et surtout parce que mes oreilles commençaient à surréagir aux sons quelque peu rugueux (rétives aux sons rétifs), bref, sur le fil également, décidément quel encombrant avant-dernier album, voilà ce que c'est que d'être un peu trop rock, ça surmène l'exercice de la totalité pop – mais malgré des arrangements problématiques, il a sans nul doute sa place mélodique, il faut les chanter, j'aimerais d'ailleurs que maintenant pour se ménager il ne nous fasse plus entendre que la quintessence de ses mélodies nues, de ses élans sur le fil, sur la ligne, de ses allants sur le filet, le simple filet. 

(Comme j'aurais aimé que cet autre chanteur qui m'est cher entonne ses escalades de notes si fraîches au moins une fois de façon simple avant de disparaître ; mais il nous laisse avec l'impossibilité à accepter qu'une telle fraîcheur si perceptible puisse être réellement morte.)

 

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