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Définitivement
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14 août 2019

Je les ai faits venir pour statuer sur ma

Je les ai faits venir pour statuer sur ma perpétuelle ambivalence entre ma honte quoi que je fasse et ma fierté quoi que je sois. Comment expliquent-ils ça ?

Lui ne m'aime qu'à moitié, il dit donc : « Peut-être que cette fierté existe pour te complaire dans une impossibilité morale à surmonter ta honte ? On reconnaît bien là ta faiblesse de caractère, ton inconséquence ! »

De son côté, elle souhaitage davantage me défendre : « Mais mettez-vous à sa place, peut-être que cette fierté à tout crin, certes puérile et dangereuse à long terme, est une sorte de réaction de survie, façon spontanée, fervente de contrecarrer cette honte si glaciale, si glacialement cristallisée ! »

Je vais tenter de mettre la balle au centre (à mon encontre ou en ma faveur ?).

Je dis : « Disons que la fierté est une pièce rapportée de mes atteintes, tout en étant un moyen pour moi de faire comme si elles n'avaient pas lieu. Le plus dur est de faire perdurer cette conscience : je sais bien que je serais moins fier si j'allais mieux, mais je ne peux pas m'en empêcher, il n'y a que ça qui correspond à l'allant que je souhaite conserver. En gros, pour faire simple : mon état de fierté, c'est celui que je devrais avoir si je pouvais faire tout ce que je ressens comme potentiels en moi et comme ces derniers ne peuvent pas s'actualiser (à cause des atteintes), autant être quand même fier pour ne pas péter les plombs. »

Forcément, il renchérit : « Donc tu vois bien que tu t'illusionnes, que tu te complais ! »

Je réponds malgré tout (malgré que je sache qu'il ne sera pas convaincu par ce type de réponse, son but n'étant pas de traiter du réel mais de caractères, d'attitudes, d'intentions supposées) : « Bien entendu que d'une certaine façon j'en deviens gaga ! Mais tu oublies une donnée essentielle : il y a des atteintes. Ma fierté, c'est aussi celle de me savoir encore debout, relativement frais et partant pour la suite malgré ces atteintes, c'est ce goût de la permanence, d'une espèce de sentiment de Dieu. Très béat, j'en conviens. Mais comment faire autrement ? Ce dont je suis prêt à me dépouiller, c'est de tout ce qui brouille mon discernement quant aux sources de la honte, savoir quand elle me vient avant tout des autres ou avant tout de moi, pouvoir mieux peser et soupeser. Si, en conséquence de cet éclairage, je dois devenir un petit moins fier par ci, un petit peu plus par là, différemment fier, différemment honteux, très bien, je signe ! Faudra bien que ça bouge, hein, je dis pas le contraire ! »

À partir de là, on s'est mis à parler d'autre chose et ça m'allait comme ça.

 

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