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19 janvier 2016

Paragraphe du 17 Mars 2014 : Si j'ai une certaine

Paragraphe du 17 Mars 2014 : Si j'ai une certaine fascination pour les idéologues connards (nationalistes, libéraux, gens de droite en général), c'est qu'à la base il y a l'incompréhension qui crie. Comme je pense sincèrement (comme tout anar normalement constitué) que l'homme naît bon, je bute sans cesse sur cette incompréhension, je me cogne sans arrêt le front et ça fait mal et je commence à en avoir tellement marre que je cherche donc à savoir pourquoi ils sont devenus comme ça dans leur vie. Je crois que j'ai raté ma vocation de psychanalyste (ou de sociologue, c'est selon).

Ce paragraphe écrit de manière très naïve, comme un flash de journal intime qui n'avait rien à faire là, contient pourtant tout ce qu'il faut savoir, encore aujourd'hui, à savoir que cela n'en finit pas de me surprendre, que je cherche à comprendre pourquoi ces gens sont comme ça mais qu'eux font tout pour ne pas être compris et qu'à la longue ils me déçoivent et que je suis une fois de plus surpris (qu'ils me déçoivent). Chez moi c'est ainsi que se vit la fascination maladive, répétitive envers le facho : sans cesse espérant qu'il ne le soit plus un jour, sans cesse déçu qu'il le soit toujours. (Et l'on voit que c'est ici aussi que je suis encore adolescent, sorte de coeur d'artichaut sans cesse attiré par le regard dur et fatal donc sans cesse malmené, transi, effet yo-yo, soufflet qui se dégonfle : « Ah bon, tu es donc bel et bien un gros connard ? Oh, je m'y attendais pas alors, que je suis donc déçu ! ».)

Et pendant ce temps-là, on oublie que ce qui nous énerve concrètement le plus c'est le centre-gauche. Et même pire que de l'oublier, on mime une façon facho d'être énervé : on se fait croire que c'est son côté bourgeois décadent qui nous pose problème, au lieu de travailler à lui exposer précisément les raisons de nous rejoindre, toutes les vues qu'il pourrait partager avec nous et qu'il partage sûrement déjà sans oser se l'avouer. Le grand drame politique c'est celui-là et pas l'inverse : le centre-gauche ne veut pas devenir de gauche, il fait son têtu. L'interlocuteur de droite sera toujours plus valable à ses yeux car ça s'emmêlera moins dans son esprit, ça laissera une trace plus nette, plus fraîche, mmmh c'est si bon de se faire croire qu'en gros on aime la société telle qu'elle est, on est plus ou moins ok, la droite c'est plus et la gauche c'est moins et nous le centre-gauche en gros ça va en gros, c'est en gros bien sûr car quand même il y a des choses qui bon vous voyez quoi hein mais en gros bon quand même hein, en gros bon. (Voilà, organiser ceci comme débat pour vraiment enfin distinguer ce qu'il y a à distinguer : d'un côté, ceux qui pensent qu'en gros la société ça va, et de l'autre ceux qui pensent que la société en gros ça va pas. Les insultes ne pourront plus fuser sur des questions futiles de positionnement : le centre-gauche dira une fois pour toutes « Eh oh, quand on dit que ça va c'est en gros, on dit bien en gros, bien sûr que c'est qu'en gros, pardi ; mais vous franchement vous voulez péter le progrès ou quoi ? Alors que quand même, la médecine et tout, hein, quand même ! » et l'on pourra rétorquer glorieusement « Eh oh, nous aussi on dit en gros ! Bien sûr qu'il y a des trucs qui etc. mais en gros on dit que ça va pas ! Voilà, maintenant on va tout vraiment vous dire et croyez-nous ça va tout reprendre pour bien savoir ce qu'il en est, et pas qu'en gros ! ». Et voilà, enfin ce sera du sérieux car c'est nous qu'on a à parler, même eux le savent.)

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