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Définitivement
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9 janvier 2016

Je crois que je l'ai déjà dit mais pas ici, pas

Je crois que je l'ai déjà dit mais pas ici, pas comme ça : quand je faisais des espèces de bandes dessinées j'avais toujours hâte de passer aux mots ; les bonhommes c'était pour patienter, pour prendre le temps de réfléchir, pour m'occuper en attendant, comme on griffonne en téléphonant. Et je vous jure que dans mon esprit naïf, il m'apparaissait que ce devait être ainsi pour tous les autres : qu'ils s'obligeaient à mettre des dessins voire parfois à les soigner pour faire plus présentable, mais que l'essentiel était dans le texte. Je croyais bien entendu aux fameuses “potentialités” de cet art mais comme on croit aux possibilités créatrices qui résident dans la paresse ou l'état de crise, comme un pis-aller faute de mieux, comme un jeu pas forcément honteux (un jeu est rarement honteux) mais ne touchant à rien de ce qui fait vraiment sens, pouvant certes dévoiler ce qui manque, par la force des choses, mais ne pouvant par conséquent jamais entrer dans les tréfonds pourtant abyssaux du langage. L'auteur de BD peu bavard était une énigme totale pour moi et il s'en fallait souvent de peu pour que je ne conclue à sa stupidité tout aussi totale. Je reconnais enfin aujourd'hui que je n'ai aucun intérêt esthétique pour la chose graphique et narrative, aucune vision sur le sujet. Je me laissais porter par les traits comme on se laisse porter par une mélodie, par une danse ; deux domaines qu'il me semble même mieux comprendre que le dessin, alors qu'est-ce qui me prenait donc ?

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