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21 mars 2014

"Les Français disent que", "Les Français pensent

"Les Français disent que", "Les Français pensent que", "Les Français ont voté pour", ça y'est, on va de nouveau nous faire croire qu'on est des "Français", que la radicale diversité de nos existences nous définit moins que les injonctions proférées dans la langue qui nous est commune...

François est isolé, paumé dans son goudron péri-urbain qui laisse de moins en moins de place aux vrais parfums sensitifs et autres expériences anthropologiques. Ses parents étaient bas de plafond (lui l'a un peu remonté mais n'a pas suffisamment fini les travaux pour qu'on voie réellement la différence). Dans sa tête : pas de place à la poésie irlandaise ni aux harmonies bulgares, pas l'temps pour et pas l'coeur à ; il sait qu'il a peur de quelque chose mais il peut pas bien expliquer de quoi précisément. La télé marche encore. Il a bien raison, c'est sa seule fenêtre.

De son côté, François (un homonyme) côtoie tous les jours des compagnons de vie de quartier néo-urbain en pleine transition-culturelle-qui-va-s'efforcer-d'être-naturelle. Ses parents n'aimaient déjà pas tout ce qui entravait l'autosubsistance pleine et réelle. Dans sa tête : il pense pouvoir dire ce qui est beau ou pas, juste ou non ; une confiance acquise en se laissant emporter par des flots de lignes venant de tous horizons. La télé est éteinte depuis longtemps. Il a bien raison, il peut se faire ses propres débats intérieurs.

Pour le François en chef et ceux qui commentent son intendance, les deux François précédents sont des "Français". Aucune perception ni aucune intuition n'est commune aux deux, mais c'est pas grave, on va continuer à dire que ce sont des "Français" et qu'ils "pensent que" et "disent que".

Quand est-ce qu'on acceptera de ne plus être des "Français" ?

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