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14 septembre 2022

Tant que je pourrai parler du temps-zéro, il

Tant que je pourrai parler du temps-zéro, il existera et ainsi nous existerons.

(Larmes du temps-zéro.)

Je ne sais pas exactement quand il a commencé. Je dis qu’un temps « moins-un » aurait duré quatre ans et demi, mais en y repensant j’ai eu plusieurs bouffées de temps-zéro qui l’ont prévenu, qui l’ont annoncé.

(Conscience proche de zéro lorsque j’écris ce texte, comme arrêtée, subjuguée. Il n’y a que toi de possible, en tout cas c’est ce que je conclue du fait qu’il y a un trou profond depuis que je t’ai senti t’en aller, aux différents degrés de « t’en aller », géographiquement mais déjà au niveau de tes mots, de ton regard que j’ai bien moins vu à partir du moment où tu as décidé de me quitter, comme s’il y avait un rapport entre les deux faits ; tu rigoles peut-être mais ce n’est pas si évident : j’ai vraiment cru un temps que tu pourrais continuer à être avec moi tout en n’étant plus là, tu sais sûrement de quoi je parle puisque tu as pu vivre des choses semblabes bien que non-comparables.)

Au moment où j’écris ces lignes, je suis replongé dans le cadre qui fut celui du premier temps-zéro, juste après ta décision, juste après le coup sur la tête ; le coup sur la tête mais pas encore la tête coupée à l’époque, car je semblais regarder en face ton absence, par moments, comme je regarde ce mur actuellement (le même mur qu’à l’époque), mais ça n’a duré qu’un temps, après je me suis tout coupé les fils de la tête et je me suis fait croire que tu pouvais encore être là malgré tout, que rien ne l’empêchait ou pas grand chose, qu’il suffisait d’y penser et bien plus qu’y penser, de le vivre.

Le temps-zéro, c’est aussi le vivre, vivre ta présence, mais la présence de ton absence. À la fois c’est encore plus fort, car en l’écrivant je me rends compte que quoi qu’il arrive nous avons existé, que nous sommes là, que rien ne peut être effacé et qu’à partir de là il peut bien y avoir le vide ensuite, le vide pour toujours, ça n’enlève rien à ce qu’il y a eu avant, à ce que nous avons été. Ça n’enlèvera rien à tout jamais.

À la fois c’est pour ça que je pleure, parce qu’il suffit de faire vivre ce lien en moi, et à la fois je pleure parce qu’il manque ta voix et ton regard, qu’ils apporteraient tout de même quelque chose en plus, quelque chose d’un peu plus « toi » et d’un peu moins « moi » dans ce lien que je souhaite voir durer toujours.

À la fois je trouve ça vachement beau d’être devenu si plein de pleurs tout le temps, que ça veut dire que je vis, que nous avons vécu, c’est définitivement la preuve qu’il y a eu quelque chose de plus grand que tout et que c’était toi, et à la fois je sais pas comment je vais faire pour la suite pour continuer l’autre vie, celle où il faut faire croire qu’il y a autre chose, qu’il peut y avoir autre chose, qu’il peut y avoir des choses sans toi (ce que j’ai pu parfois me faire croire au temps « moins-un » mais qui est inconcevable au temps-zéro).

Je suis très très fier d’écrire des choses aussi banales que celle-là car j’ai toujours dit qu’il y aurait principalement l’amour dans ma vie, ce qui semble vouloir dire (je n’arrive pas à faire autrement) « principalement toi ». Même si je ne vis plus jamais l’amour, je le vivrai quand même, car c’est justement parce que je le vis trop, que je n’arrive pas à en vivre d’autre, que je le vis. Donc je vis l’amour. Je l’ai vu, je l’ai vécu, je le vis. Et il se trouve (cela s’est imposé, je constate) qu’il n’y a que toi (c’est le temps-zéro).

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