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30 septembre 2015

Mon lutin, ou l’impossibilité Il me dit : « Je

Mon lutin, ou l’impossibilité

Il me dit : « Je n'aime pas qu'on me montre des images, qu'on les fasse défiler devant mes yeux, par contre quand tu les étires avec des mots, que tu essaies de comprendre les ingrédients de tel mouvement que tu dépèces, je saisis et j'adhère. Je me colle tout contre et je ressens des picotements. C'est peut-être parce que c'est moi qui fais le chemin pour les prendre en moi. » 

Sur ces paroles, je choisis de regarder ailleurs. À savoir que tout en surfant dessus inconsciemment (sur ses paroles), je vois la personne au bout de la rue avec son pardessus et sa malette qui met un pied devant l'autre pour rejoindre son domicile. 

Il m'arrête tout de suite : « Tu vois, tu commets déjà des impairs : on pourrait croire que c'est la malette qui met un pied devant l’autre, car tout est toujours une possibilité chez les choses ; de plus tu surinterprètes en pensant que cette construction imposante, cette simple structure urbaine dont tu ignores les matériaux, est son domicile. Tu m'as perdu, j'ai détaché mes mains de ta bouche – au sens où je ne suis plus agrippé à tes paroles ; je ne possède plus rien qui puisse faire mien ton discours. »

Il m’apparaît soudain comme autocentré. Qu'est-ce que ça peut lui faire si le bonhomme vient bel et bien d'entrer dans ce qui semble être l'immeuble dans lequel il est parfois tout nu sous la douche ? 

Bien sûr, il m'interrompt : « Tu veux dire que c'est moi qui vais prendre la douche chez lui ? Relis ta phrase : quand tu demandes "qu'est-ce que ça peut lui faire" tu parles bien de moi quand tu dis "lui", donc quand tu dis que "il est parfois tout nu" rien n’empêche de croire que tu penses encore à moi en disant "il", n'est-ce pas ? C'est comme ça que tu me vois ? ».

Et il claque la porte de l'habitation donc oui, c'était bien la même personne, désolé. Je devais donc parler très fort et lui aussi, car j’ai dit qu’il était "au bout de la rue", mais ce sont des choses qui arrivent ; et c’est peut-être ça son problème, qu’il puisse arriver des choses. 

Car dès qu’il arrive DES CHOSES (je précise bien que je parle des choses car après il risque de revenir en criant « comment ça, "il arrive" ? t’as vu où que j’arrivais ? »), on s’extirpe de son cocon et on n’est plus que diaphane, mais c’est un risque à prendre pour traiter du temps du monde (ou "du temps, virgule, du monde", au choix, car c’est à la fois pareil et pas pareil). 

Certes, quand on vise on suppose sans cesse alors tâchons de soupeser nos suppositions, mais sachons aussi que nous sommes celles-ci, rien que celles-ci ; accepter cela (celles-ci) c’est déjà se retrouver, me retrouver, le retrouver. Oui, là je parle bien de lui et il a compris car alors il ressort et me fait un clin d’oeil complice, en fait il n’est dupe de rien, pas même de lui-même (c’est pour ça que je l’aime, l’un dans l’autre).

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