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Définitivement
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21 juillet 2022

C'est le rêve d'habiter de nouveau dans cet

C'est le rêve d'habiter de nouveau dans cet appartement. Il en a la même forme, mais est bien plus grand qu'avant. Car il faut pouvoir accueillir les individualités avec lesquelles je vais désormais habiter, toutes ces individualités !
J'en attends tout de même une en particulier : cette individualité. Car j'habite toujours avec elle, comme à l'époque.
J'ai inscrit mon nom sur la porte, son nom, nos noms, mais il y en a d'autres aussi, surtout que la porte est transparente. Je vois les gens qui passent devant cet appartement et qui rêvent d'y habiter, dont certains apparemment y habitent vraiment, viennent, entrent et me rejoignent. De tous âges, chacune dans son style, hé mais oui mais dites-moi, c'est... c'est... c'est bien encore une individualité !
Je ne serai plus jamais seul.
Je montre le chemin qui mène à la salle de bains, la petite salle de bains au bout de la cuisine qui est comme un long couloir traversant. Tout en plus grand. C'est trop beau. Je suis trop content d'être de nouveau là, au milieu de toutes ces individualités et en en attendant une en particulier. Elle n'est pas encore là mais elle va venir, elle va arriver. Notre lien est indéfectible, avec cette individualité. C'est une individualité toute spéciale, qui met encore plus en valeur les autres – comme elles se situeraient sur un fond, sur un fond d'elle que j'attends, elle-même ainsi mise en valeur par les autres, sentant que mon bonheur qu'elles soient là, ces individualités, est gros de cette attente, de ce bonheur qu'elle soit en chemin, qu'elle soit de nouveau là, cette individualité. Car je suis sûr qu'elle sera là, d'une manière ou d'une autre.
Je ne serai plus jamais seul. 

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11 juillet 2022

Le temps zéro, c'est : "c'est comme si c'était la

Le temps zéro, c'est : "c'est comme si c'était la veille que cette individualité avait choisi de se séparer de toi". Tout le reste entretemps n'a pas eu lieu, n'était qu'une traversée hallucinatoire (comme un très très long rêve pour distraire l'inconscient de l'essentiel) ; la seule chose qui a eu lieu, la seule chose dont tu es sûr, c'est qu'hier (oui, c'était hier), cette individualité a choisi de se séparer de toi. Et du coup il n'y a que cette individualité qui compte et tu es au temps zéro : le temps où "le temps sans cette individualité", ou plutôt "avec cette individualité loin de toi" (car tu ne peux pas concevoir un "sans" hormis en repartant dans l'évanouissement hallucinatoire dérivatif) commence. D'où le fait que tout commence et qu'en même temps tout s'effondre car les commencements (les tout premiers commencements) ne commencent que sur un effondrement. Tu ne sais pas ce que ça augure, tu ne sais pas ce que ça inaugure, tu es juste ici, là, au temps zéro.

Ce qui te donne l'impression de flotter en l'air comme loin de tout, avec perpétuellement les larmes qui tambourinent aux coins des yeux, c'est de t'apercevoir que tout est à recommencer sans cette individualité, ou plutôt avec cette individualité séparée de toi. Tu ne t'en rends compte que maintenant, vu que ça a eu lieu la veille (la très longue durée du rêve dérivatif t'a fait croire que c'était il y a quatre ans et demi, mais en fait c'était hier, comment as-tu pu te laisser prendre ?). L'aspect cotonneux d'irréalité vient davantage de la sensation d'avoir fait comme si tu avais continué à vivre dans l'hallucination sans cette individualité, que du fait de retrouver l'évidence de sa présence pleine et entière dans ce temps zéro (vu qu'elle ne t'a quitté que hier). Ce qui a été anormal, faux, impossible, c'est tout ce que tu as vécu depuis soi-disant "quatre ans et demi" (en réalité une longue nuit comateuse absurde, à la fois agitée et enserrée, agitée parce qu'enserrée) ; le temps zéro, c'est le retour vers ce que tu ressens pleinement depuis la veille, depuis que tu as pris conscience de l'éloignement définitif de cette individualité (puisqu'elle te l'a dit, c'était hier) : il n'y a plus qu'à accepter d'en être à ce point, encore à ce point (mais comment pourrais-tu en être à un autre puisque c'était hier ?).

Ou alors il y a bien eu une réalité, mais non signifiante puisque traversée sans conscience, comme non vécue (d'où l'impression d'irréalité complète) ; la seule conscience qui compte, c'est celle-ci : cette individualité n'est plus à tes côtés. C'est le temps zéro d'où tu dois repartir. Mais comment repartir ? Où ?

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