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Définitivement

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Définitivement
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5 février 2015

Cherche un mot dans la langue française pour dire

Cherche un mot dans la langue française pour dire : connaître une personne trop tôt, mal se montrer, avoir raté l’occasion pour qu’on puisse dire des choses ensemble qui fassent sens, qu’on puisse se retrouver sur le fait qu’on ait des plans où se placer côte à côte ou en tout cas pas trop loin ; rester sur des souvenirs de fausse personnalité de part et d’autre, de honte mutuelle, de défiance ou de désintérêt.

J’ai l’impression qu’il n’y a eu que ça pour l’instant quand je me revois.

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4 février 2015

Quand la source d'anormalité qui a déterminé le

Quand la source d'anormalité qui a déterminé le cours est tellement évidente, c'est coton car même si ça transparaît sans arrêt on se dit qu'il ne faut pas la prendre pour excuse à chaque fois ; mais on sait quand même bien que c'est ça qui a fait. (Du coup forcément je préfère le langage au récit. Le récit je le connais, je l'ai compris, on les connaît, on a compris. Ce qui cloche c'est la manière dont je l'ai fait ressembler, se parer, tourner, se tenir.)

30 janvier 2015

Mon appartement (c'est-à-dire moi) me semble

Mon appartement (c'est-à-dire moi) me semble contenir quantité de lâchetés, d'imperfections, d'incohérences, celles-ci se pavanant toujours plus fières, toujours plus hypocrites, et pourtant mon chat est toujours aussi beau. Preuve que ce n'est pas si contagieux et que je peux à tout moment faire cesser la propagation. Il faut dire qu'il n'y a que les humains pour pratiquer le renoncement sans raisons vitales. On a qu'ça à faire, d'abandonner. C'est nous les oisifs.

28 janvier 2015

Je n'ai fait qu'alterner périodes exclusivement

Je n'ai fait qu'alterner périodes exclusivement auto-réflexives et époques spécifiquement fictionnelles. Les deux avaient un caractère d'illusion. C'était vouloir séparer radicalement "l'intellectualité" de "l'animalité", ou plutôt, afin d'employer des mots qui ont un sens, l'immobilité et l'agitation. Il faut dire que le monde ne m'aide guère.

Le signe que je vais bien, c'est quand je fais les deux simultanément, ou plutôt, afin d'être précis (car bien sûr que ce n'est jamais totalement "simultané"), c'est quand je me porte (certains disent "je me pose" mais il suffit pas de se fixer, encore faut-il se sentir !) tout en me saisissant dans un mouvement qui se profile mais qui n'est pas une fuite (ce sera donc un "souffle", comme ils disent, qui pensera bien à "soupeser", comme ils rajoutent ; pfff, vraiment obligé de compter avec eux ?). 

Vise, envisage.

26 janvier 2015

D'abord, j'ai essayé les études d'art. "Bonjour,

D'abord, j'ai essayé les études d'art. "Bonjour, alors vous allez devoir faire de l'art, c'est ça qu'il faut faire dans la vie". Devoir faire de l'art ? Ce qu'il faut faire dans la vie ? Mais mes dessins c'est maladif, névrotique, c'est un symptôme d'autre chose, c'est trop dangereux de s'y complaire, surtout pas devoir faire ça dans la vie !

Du coup ensuite j'ai essayé les études de philosophie. "Bonjour, alors vous allez devoir philosopher, c'est ça qu'il faut faire dans la vie". Devoir philosopher ? Ce qu'il faut faire dans la vie ? Mais mes pensées et mes yeux sur des livres c'est maladif, névrotique, c'est un symptôme d'autre chose, c'est trop dangereux de s'y complaire, surtout pas devoir faire ça dans la vie !

Du coup après je me suis dit qu'il fallait faire quelque chose que je n'aime pas. Forcément. Parce que tout ce que j'aime je ne l'assume pas, ne le reconnais pas, j'en ai toujours un peu honte : ce sont des manies, des lubies dont je dois m'extirper, dans lequelles je suis englué et desquelles je sortirai un jour victorieusement, quand je serai enfin un vrai adulte qui ressent des choses sérieuses dans sa tête sérieuse.

La musique et l'écriture j'ai jamais essayé de m'y enfoncer vraiment parce que je ne fais déjà que ça. À quoi cela servirait-il de les "choisir", de les "investir" alors que je suis bercé par elles à chaque minute ? Par exemple, je vous assure que parfois c'est simplement l'existence d'une chanson qui me donne envie de ne pas rien faire du tout ! Ou l'existence d'une voix.

Affectivement : bébé cadum, c'est ça le problème. Laissez-moi m'endormir, laisser filer, me dire que le monde est concentré sur ses choses et que pendant ce temps je peux parcourir mes chemins en toute quiétude.

(Quant au politique, c'est le pire refuge insane, je déteste quand je m'englue dans ça. Désolé.)

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23 janvier 2015

L'ancienne ville – l'ancienne vie – et la

L'ancienne ville – l'ancienne vie – et la nouvelle se superposent dans mon esprit plutôt qu'elles ne se succèdent dans le temps : il s'établit de l'une à l'autre une circulation intemporelle qui libère le souvenir de toute mélancolie et de toute pesanteur ; le sentiment d'une référence décrochée de la durée projette vers l'avant et amalgame au présent les images du passé au lieu de tirer l'esprit en arrière. 

Julien Gracq

 

Je m'aperçois que l'émotion mémorielle me vient avec des sources récentes qui me parlent directement, qui témoignent du fait que je suis encore capable d'actes et de sentiments. C'est ça l'inouï, le déchirant : je vis encore, j'aime encore écouter des choses, m'abreuver ! C'est tellement incroyable de continuer à vivre que ça m'émeut.

Par exemple, c'est le post-punk mélodique des débuts de ma lucidité qui m'évoque la jeunesse et l'allant, plutôt que le punk de mon adolescence. Ce dernier n'était qu'une étape, qu'ai-je encore à faire de lui, pourquoi irais-je le rechercher au fond d'un grenier alors que j'ai des choses qui me ressemblent davantage sous la main ? Par exemple, c'est le "Nouveau Roman" découvert très tardivement qui m'évoque l'ouverture du champ des possibles, plutôt que la "BD indé" que je lisais quand je créais vraiment. Car c'est ce que je ne crée pas que je ressens le plus ; ce qui est fait est indépassable donc rien ne sert d'y repasser.

(J'avoue quand même que ces rythmes effrénés et ces voix d'attardés me font verser une larme et m'évoquent plus que tout, mais ne pas s'attarder, surtout ne pas s'attarder.)

(Surtout que ce que j'évoque, ce sont les circonstances de l'écoute, tout le tableau en arrière-plan qui est au premier plan affectif, tout ce qui me faisait plaquer telles sensations sur tels sons : il serait donc vain de les faire revivre, non seulement c'est inconcevable mais ce n'est même pas souhaitable car avouons-le, je n'étais pas bien.)

(Bien sûr, ce n'est pas la sensation en elle-même que je reverrais, ce serait déjà la sensation que j'avais de cette sensation, comment je l'interprétais. Disons donc que je me remémorerais l'interprétation de mon état, à savoir ma propension à forcer mes innervations – car en réalité j'en ai bien peu – bref la mythologie que je me suis créé, que l'on pourrait résumer par "rhalala, c'est trop intense d'écouter toujours les mêmes disques tout seul chez soi et de bloquer sur les mêmes ritournelles sans connaître les vraies émotions du monde, rhalala que c'est fort, prenant, obnubilant" - j'utilisais beaucoup le champ lexical de l'intensité alors que j'étais incapable de la vivre ; chez moi comme chez beaucoup d'autres, la névrose passe par devoir s'en créer pour avoir l'impression d'être vivant). 

 

22 janvier 2015

«Aujourd'hui j'ai dit "mort à eux parce que

«Aujourd'hui j'ai dit "mort à eux parce que voilà" et hier j'avais dit "cela existe plus que tout" et avant-hier je disais "on peut dire ça sur ça parce que lui l'autre jour il a dit ça en faisant ça donc on en sait beaucoup sur ça" et je crois qu'après-demain je voudrai m'écrier "cela les définit tout entier, tous ces gens qui sont comme ça !" et du coup je ferai quelque chose qui entre en cohérence avec mon incohérence et après il y aura des gens qui se pencheront sur tout ce que j'ai dit ou fait et analyseront tout ça et diront pourquoi j'ai dit ça et fait cet acte que même moi je ne comprends pas. C'est ma vie.»

21 janvier 2015

Dessiner c'est trop vouloir prétendre à se

Dessiner c'est trop vouloir prétendre à se montrer par l'intermédiaire d'un tout, d'un plan sur lequel on s'est penché, qu'on a tracé indépendamment de ses fragments. Écrire me va bien car on parcoure à nu : tout le monde verra les lignes. On se porte mieux. (Dessiner : on se penche ; écrire : on se porte).

19 janvier 2015

Quelqu'un de pas très fin pourrait dire "ah oui

Quelqu'un de pas très fin pourrait dire "ah oui je vois tu as toujours besoin d'avoir ces à-côtés artistiques pendant que tu vis ta vie sérieuse officielle", mais c'est rigoureusement l'inverse : j'ai toujours besoin d'avoir des à-côtés sociaux pendant que ma création est au centre, même quand je n'arrive pas à m'y mettre (j'allais écrire "même quand j'ai du mal" mais quel euphémisme...). Il me faut le temps de tergiverser pour savoir ce que je veux faire. C'est toujours du temps en moins pour le social mais c'est comme ça, maintenant vous savez pourquoi, je vous ai dit quel est le centre, où il réside.

16 janvier 2015

Plus je grandis, plus j'ai envie de chanter avec

Plus je grandis, plus j'ai envie de chanter avec une voix douce. Parce que quand on grandit on se retrouve forcément à n'être plus doux, donc c'est pour contrebalancer. Je veux encore me prouver – et prouver aux gens que j'ai blessés – que rien ne me porte tant que la douceur (j'allais écrire "ne me représente" mais surtout pas, la musique ne représente rien, bien au contraire, c'est ça qui fait sa force, qui fait qu'elle coule, qu'on sait pourquoi on est là, pourquoi elle est là).

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