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Définitivement

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Définitivement
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1 juin 2015

"Comme vous en avez conscience, vous pouvez y

"Comme vous en avez conscience, vous pouvez y remédier !". Sauf qu'il y a la mémoire du corps qui est passée par là. Il s'est formé ainsi, c'est comme s'il avait toujours été ainsi. Donc surhandicap. 

À partir de là, l'art me sert à dire "je sais que je suis bloqué, je sais que je suis risible".

À partir de là, surgit l'incompréhension face à tout art qui ne serait pas une manière de se ridiculiser ; l'impression d’une emphase quand on montre que l’on a raison.

(Le pire étant les cyniques qui croient davantage en eux-mêmes qu'en ce qu'ils appellent "l'homme".)

Quand je compare mon art à la réalité, je trouve celle-ci décidément beaucoup plus proche de moi (même si "je la sens pas bien", comme on dit), ce qui m'aide à la retrouver.

(J'entends déjà "mais l'art c'est la réalité !", oui, d'accord, l'art c'est la vie aussi, il y en a plein des tautologies, reste que si tu aimes l'art c'est justement parce qu'il échafaude autre chose, qu'il ne fait pas surimpression.)

Se ridiculiser me semble être le meilleur moyen d’esquisser un lien, d’entrevoir quelque chose de neuf avec celui que l'on a choisi comme récepteur. S'il se braque c'est qu'il ne souhaite pas vraiment se découvrir. 

(Se dépouiller permet ensuite d'aller plus loin, d'avoir vraiment prise sur notre réel. Croire que décrire son sérieux soit autre chose qu'en imposer, qu'aveugler, je ne m'y décide pas.)

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26 mai 2015

J'avais vu ça : Rencontres Économiques - Concours

J'avais vu ça :

Rencontres Économiques - Concours « La parole aux étudiants »

Rédigez un essai sur le thème « Imaginez votre travail demain ! » - 5 pages, 15 000 signes maximum

Vous vous interrogez sur l’avenir du travail, écrivez vos idées et donnez libre cours à votre imagination ! Essai, récit, dialogue, aventure : choisissez la forme que vous voulez ! Technologie, rapports humains, politique, loisirs, économie : vous êtes libre d’aborder le sujet proposé sous le prisme que vous aurez choisi, et ce quel que soit votre cursus ou votre niveau d’étude supérieure.

Je voulais le faire car j'avais besoin d'argent (on pouvait en gagner). Sauf que la tête de Christine Lagarde parmi les participants du colloque et la mention d'Erik Orsenna parmi les membres du jury (Orsenna, celui qui utilise l'adjectif magique de manière péjorative pour désigner toute pensée politique un peu de gauche) me faisaient bien apparaître que ça n'allait pas pouvoir coller. Je voulais quand même essayer de faire le nombre de pages demandé et leur envoyer, juste pour voir (pour voir quoi ?). Je n'ai pas réussi. (Il faut dire qu'il y a l'expression dans le cul dès le quatrième paragraphe ; pas sûr qu'ils auraient continué plus loin.)  

Ça donne ça : 

 

Je me lève. Je veux voir des gens. Je veux vivre, bien vivre. Bien manger. Jouer. Écouter. Ça veut dire vraiment toucher ce pour quoi je veux être. Essayer à chaque minute que ce qu’il y a dans mes mains corresponde à ce qu’il y a dans ma tête.

 

Pour tout ça je ne vois pas le rapport avec le travail. Je veux dire : je ne pense pas que le travail puisse avoir un rapport avec tout ça, je ne vois pas en quoi le travail peut se rapporter à ça, alors qu’à la base il devrait. Donc problème.

 

Parler du travail lors de Rencontres Économiques c’est donc parler du travail comme moteur de l’économie. Le travail est un membre de l’économie. Ou l’économie est membre du travail, au choix. Car oui, le travail est quand même plus vieux que l’économie, donc il doit lui intimer du respect. Les mains dans le cambouis sont nées avant le calcul du nombre de mains à remplir de cambouis durant toutes leurs vies de mains.

 

Le membre de l’économie rentre dans le cul du travail. L’économie a un gros membre.

 

Un jour, on travaille ; le lendemain on apprend qu’on a servi l’économie. On n’en attendait pas tant. Bizarrement, ça ne change rien à l’état de nos mains. « Mais il faut bien ça ! » nous dit-on. Oui, bien ça pour qu’après on puisse se dire qu’on n’a pas servi à rien et que même si on n’a rien aimé de la pièce on a quand même aimé la conclusion, à savoir que rien en fait, rien du tout, ça serait revenu au même de rien faire puisqu’apparemment c’était encore trop d’acquis d’enfant pourri-gâté. 

 

Le chômeur ne connaît pas sa chance : ceux qui l’envient sont à la fois ceux qui glorifient le travail et ceux qui le conchient. Les premiers le traitent de fainéant bienheureux alors qu’ils devraient en toute logique le plaindre (« Quel accomplissement que le travail ! Mais quand même, quels privilégiés ces chômeurs ! »), les deuxièmes idéalisent son quotidien sans changer un iota du leur (« Que j’aimerais être chômeur, la belle vie sans boulot à la con… Bon allez, c’est pas tout ça mais faut payer l’écran plasma ! »). On ne sait plus qui envie qui, qui est qui, si c’est les mêmes. 

  

En travaillant il paraît que je dois grandir, alors que ce n’est que l’économie qui grandit, et jamais assez. Moi j’ai juste mal aux jambes. 

 

Bizarrement, c’est pas forcément quand je me sens utile que je le suis pour l’économie et c’est pas forcément quand je me sens vivre que je suis utile.

 

« Imaginez votre travail demain ». Ce que j’imagine : que demain j’aurai enfin le temps de ne plus devoir travailler. « Technologie, rapports humains, politique, loisirs, économie ». Ce que j’imagine : que ma vie se définira autrement que par ces mots qui codent, qui séparent. « Rapports humains ». Tout sera rapports humains.

 

16 mars 2015

Nos ennuis, on en fait des théories.

Nos ennuis, on en fait des théories. Définitives.

28 février 2015

L'humanisme, la sociologie, le punk et la pop

L'humanisme, la sociologie, le punk et la pop persistent en moi, quand bien même je voudrais les décrocher – ce qui m'arrive souvent, car je suis maintes fois convaincu par ceux qui s'en séparent sans regrets ou les conspuent violemment. S'ils reviennent s'imposer avec la force de l'évidence, ce n'est parce qu'ils seraient des "principes" résistant à des "opinions adverses", c'est parce qu'ils fondent mon paysage entier. Pour ça : impossible pour moi de confondre "être d'accord" et "être".

23 février 2015

Dans l'enfance on te refile de force des espaces

Dans l'enfance on te refile de force des espaces que tu n'arrives pas à transformer en mondes. C'est moi ou toute la vie on t'impose des espaces en te faisant croire que c'est des mondes ? C'est moi ou c'est juste insupportable ? C'est à la fois moi et pas moi.

C'est moi dans l'enfance car d'habitude le vide devient jeu-création investissant-modelant ; chez moi il était incompréhension, irréalité, ennui. J'ai trouvé les mondes dans les interstices : les déploiements mélodiques, la chaleur du papier. Ma fascination persistante ne peut donc que se mêler de répulsion morbide envers ces fuites contingentes. Je n'y vois pas de libération, d'accomplissement.

C'est pas seulement moi car on fait tout pour nous faire perdre le monde. Déjà qu'à la base il nous en faut beaucoup plus que les autres... L'imbécile trouve les autres "pauvres en monde", comme si savoir en faire apparaître partout c'était être pauvre ! Nous on est vite perdus alors on met des espaces qui mettent des distances. On ne sait plus le pourquoi du comment mais on continue.

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17 février 2015

Résumons l'histoire : c'est elle qui avait pris

Résumons l'histoire : c'est elle qui avait pris la chose et je la lui ai empruntée pour la regarder en attendant qu'elle commence à s'en servir. Pour la remettre à sa place j'aurais dû lui dire de se décaler donc j'ai préféré la poser de l'autre côté en le lui précisant à mots couverts pour ne pas la déranger. Quand ce fut à son tour de l'utiliser elle ne l'a pas trouvée du côté où elle l'avait mise et elle s'est même assise sur le nouvel emplacement que j'avais choisi, ce qui l'a quelque peu froissée.

Ce que je me reproche : d'avoir voulu consulté une chose que je connaissais déjà suffisamment, de ne pas avoir osé lui demander de se déplacer pour pouvoir la reposer du bon côté, de ne pas lui avoir dit clairement que je l'avais posée ailleurs, d'avoir choisi un endroit sûrement plus risqué que le premier qui me semblait pourtant bancal mais quand même moins.

16 février 2015

Une solution pour l'économie : autoriser le vol

Une solution pour l'économie : autoriser le vol dans une ville pour chaque produit : un produit par ville et une ville par produit. Quand on vole ailleurs que dans la ville consacrée, on ne va pas en prison mais on est dans l'obligation de revendre le produit de manière compétitive et assermentée. Les gens intéressés pour voler tel produit iront volontiers faire un tour dans sa ville dédiée : tourisme multiplié par le nombre de goûts qui sont dans la nature.

15 février 2015

Avant : c'était dans l'appartement ou la maison

Avant : c'était dans l'appartement ou la maison que je m'agitais, et c'était les oiseaux et le vent qui me semblaient hors de mon entendement. Maintenant : c'est l'extérieur que je perçois bien et c'est l'intérieur qui me bloque. Il ne peut pas y avoir les deux en même temps ? À la fois les oiseaux et le bureau ? En ce moment, il y a seulement les oiseaux. Avant, il y avait seulement le bureau.

8 février 2015

Il fallait que je chante toujours ; en m'agitant,

Il fallait que je chante toujours ; en m'agitant, en extirpant les mélodies de leurs carcans - carcans que j'aimais, sans eux rien n'étant possible. Impossible de me poser autrement. "Lis un peu !" me criait-on. Impossible. Rigoureusement impossible. Un livre ne pouvait être qu'un remède, une contention, une camisole. C'est ce que ça a donc été.

Un peu comme ce qu'est le dessin pour l'écriture. Normalement je veux tout écrire, c'est pour ça que je vis ; l'arrivée du dessin était une manière de dire "je me fiche de tout ça, faisons n'importe quoi" – je ne peux donc pas accepter ses carcans à lui car il n'est pas là pour avoir des carcans, sinon je fais autre chose. Le dessin c'est seulement quand je vais trop bien pour avoir quoi que ce soit à dire, ou que je fais comme si. Donc jamais compris pourquoi : 1) quand ils ont l'air d'aller pas bien dans ce qu'ils racontent, les dessinateurs continuent à se perdre dans le dessin au lieu de ne faire qu'écrire ; 2) ils semblent accorder de l'importance au fait de passer du temps sur des dessins, sans s'inquiéter du fait que ce sera autant de temps en moins passé sur le texte.

Ce n'est que pour ça que je bâclais, j'avais hâte de passer au texte, il n'y avait que ça de vraiment sérieux : "hop bon je mets vite un bonhomme histoire qu'il y en ait un, mais après hop je me consacre à ce que je veux dire". Je n'ai fait que ça.

Au bout d'un moment, les textes avaient tendance à vouloir être aussi futiles que leurs émetteurs. Ça devenait dangereux. Donc s'arrêter à temps.

6 février 2015

Deux tableaux se perpétuent : - Cette

Deux tableaux se perpétuent :

- Cette bibliothèque où des livres placés trop haut pour moi m'auraient sorti de mes hontes et fixations. Je l'ai déjà dit mais je le redis : je passais devant cent fois par jour et n'en ai jamais pris un seul alors que ma mère m'y aurait incité. Je bute contre ça.

- Cette fameuse année qui m'a laissé un goût d'irréel, où je n'ai rien fait d'autre que me pencher sur moi – tout seul dans un petit appartement, j'avais abandonné le cours des choses pour creuser l'indicible ; j'ai bien senti la gravité morbide mais je n'en étais pas dupe (je ne suis jamais dupe), l'essentiel me paraissant de poser des jalons décentrés, des vues obliques qui ont laissé une incomparable présence sensorielle, une justification émotionnelle que je n'avais pas encore ressentie jusque là et n'ai jamais ressentie de nouveau – hormis dans le domaine de l'amour, qui est à part car les deux pieds dans la vie. Simple "instinct de mort" ? Pas seulement, je crois. Aussi regard en biais sur le positionnement. Donc forte impression forcément.

Ce deuxième tableau, par sa liberté déchirante (c'est moi qui l'ai fait), a remplacé celui qui était à sa place auparavant : celui où, écolier adolescent, je mettais tout dans les historiettes, internes ou externes. J'y avais certes découvert le langage, les traits-constructions de mon monde s'échafaudant sur mes incapacités existentielles, mais je n'étais pas un être présent, étant déjà suffisamment pris par tout ce que suscitait comme joyaux mon absence. Dans le petit appartement, j'ai appris à être là en tant que fil qui passe et fuit. Ça m'a paru déjà mieux de le reconnaître.

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