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Définitivement

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Définitivement
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27 avril 2016

Combien de fois m'est-il venu l'idée de démarrer

Combien de fois m'est-il venu l'idée de démarrer un nouveau blog chaque fois que j'abordais une nouvelle nuance de pensée ! Mais il faut que je résiste. L'aire nommée Définitivement résumera à elle seule tout ce que j'ai toujours voulu faire, devra sans cesse répondre à la définition complète et équivoque de "Lucas Taïeb". Marteler à ceux qui n'en sont pas encore convaincus que tout y est inscrit, que ça suffit, qu'on peut s'en contenter à jamais. Chant du cygne ? Plutôt rideau qui englobe l'ensemble des phénomènes dans l'ampleur de son drap, tout en clôturant la pièce. 

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26 avril 2016

Écouter de la world-music est devenu le péché

Écouter de la world-music est devenu le péché risible absolu. Ce qu'il faut écouter, c'est des musiques authentiquement ethniques, histoire qu'on puisse les considérer comme intégralement étrangères, vraiment exotiques. Ces notes sont extérieures et les vaches sont bien gardées, c'est délimité. Quand on fait du rock ou de la pop, il faudrait continuer avec nos rythmes pesants d'éléphant blanc, c'est comme ça qu'on est nous, laissons aux autres les tentatives chaloupées, ça leur appartient, si on essaie de s'y risquer ça fait de la world-music, horreur ! 

On me dit que les puristes raisonnent comme cela.

Or, dire que toute musique digne de ce nom doit être world serait être enfin postlévistraussien (terme n'induisant pas l'idée simpliste de "dépassement" mais bien la prise en compte réelle et effective des apports du maître) : reconnaissons, établissons et chantons en chœur qu'on a tout saccagé, uniformisé et que nous n'avons pas de meilleure chose à faire que de se mêler inextricablement (rien de forcément humide là-dedans, juste insister sur le fait qu'il n'est pas tant question d'opération mathématique que de préparation culinaire) pour exprimer le meilleur de chacun, qu'il ne nous reste plus que le groove universel pour exister avec lucidité.

Le certificat mental d'authenticité n'est bon que pour l'art du fou, il ne peut plus concerner l'étranger car il n'y a plus d'étrangers. Éteins ton putain de rock blanc, cesse de rêver sur l'exotisme des tam-tams et viens dans la world.  

25 avril 2016

Attention, là ce sera du paragraphe de première

Attention, là ce sera du paragraphe de première bourre. Souvent je m'étonne sans hésitation (c'est évident que c'est étonnant), et des fois j'hésite concernant des constats. Bref, voici. Il y a une chose dont je ne finis pas de m'étonner : le fait qu'absolument tous les autobiographes (à ma connaissance) disent qu'en fait ce n'est jamais eux dans leurs trucs, qu'ils reconstruisent, que le je n'est pas le même que leur moi. Quand je lisais cela étant plus jeune, je riais sous cape, n'y croyais pas, me disait qu'ils se foutaient de la gueule du monde. Plus je vieillis, plus je lis ce genre de choses et commence à me demander si c'est le monde ou moi qui suis fou. Car personnellement c'est toujours moi, bel et bien moi. Et je ne vois pas pourquoi ça devrait m'arracher la langue de le dire. Par contre, le machin concernant lequel j'hésite encore (je sais, c'est pas très joliment tourné mais je vous avais prévenu, quand je me mets à annoncer que je suis dans un paragraphe c'est mauvais signe), c'est ceci : soit je pense que je ne suis jamais sérieux dans mes trucs, soit je pense que je suis toujours sérieux, même quand je n'ai pas l'air. Étant plus jeune, je ne me disais jamais sérieux, même quand je parlais de mort ou de choses dans l'genre ; maintenant, je peux dire que je suis sans cesse sérieux, même quand j'ai l'air de friser l'incongruité grotesque. (C'est comme ça, c'est soit l'un soit l'autre. Quand je pense à ce que je fais, il faut soit que je considère ça comme 0% sérieux, soit comme 100% sérieux. Maintenant on est entré dans l'ère de ça rigole pas, vous êtes prévenus. Et je rigole pas, donc. Même si vous trouvez que le ton fait tiep.)

Je ne chercherai plus jamais à être drôle ; si je le suis, c'est que c'est involontaire. C'est ce que pensaient les gens avant, or c'était toujours volontaire, même dans les pires moments. C'est maintenant que ça ne l'est plus. Au point où j'en suis...

19 avril 2016

Elles se comptent sur les doigts d'une seule main

Elles se comptent sur les doigts d'une seule main ou à peine plus, les personnes qui m'ont dit des choses sur mes mots. J'ai cherché pourquoi. Pour cela, j'ai tout relu. Et ça m'a laissé bouche bée : il n'y a rien à rajouter. Ce que je dis, c'est dit, je ne sais pas si "tout est dit" mais ça se dit, je ne sais pas si c'est "louable" ou "contestable" mais c'est. C'est pour ça que ça pousse à ne rien dire de spécial, à non-réagir.

(Et je dois reconnaître qu'heureusement que tous les écrits ne sont pas comme les miens, car alors ce serait la fin de tout ajout possible à la parole. Une civilisation coite. Mais pourquoi pas, finalement, pourquoi pas ?)

14 avril 2016

La volonté de déplacer les montagnes tue tout.

La volonté de déplacer les montagnes tue tout.

Quand on a reconnu que tout passait par notre intérieur qui s'auto-créait, ça aurait dû être un état de fait, un apport à prendre pour ce qu'il était : un apport à considérer, à enfin avoir en tête et non pas une poussée vers le remplacement des anciennes divinités par notre propre divinité, reconnue comme telle mais toujours là, toujours injuste et folle (car c'est la même depuis le début, qu'elle soit schizophrène, à savoir superstitieuse, ou obsessionnelle compulsive, à savoir industrieuse).

La volonté de dépasser les montagnes tue tout.

N'écoutons ni ceux qui ont des "mais juge donc, allez juge la nature !" plein leur voix autoritaire tonitruante — ça nous est si naturel de tout juger que si on nous l'impose c'est que ça ne va plus vraiment de soi, qu'on ne veut plus vraiment comprendre, que la civilisation juridique est devenue un obstacle à la connaissance — ni ceux qui maugréent violemment à rebours "mais ne sois pas orgueilleux, gamin !" — le problème n'étant pas d'être ou de ne pas être orgueilleux mais de savoir ce qu'on fait de cet orgueil.

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13 avril 2016

Je ne sais pas quelle personnalité, quelle idole

Je ne sais pas quelle personnalité, quelle idole intimidante j'aimerais aujourd'hui rencontrer : peut-être Lucas Taïeb, ce qu'il serait devenu (car il n'existe plus, n'a existé qu'en puissance) ; il n'y a que lui qui pourrait s'approcher de ce que je rêve.

15 mars 2016

Mais peut-être que je suis toujours allé vers ce

Mais peut-être que je suis toujours allé vers ce qui me ressemble le moins ! Mais c'était pour enfin me frotter au monde, pour compenser les années d'auto-création (j'avais établi dès le départ qu'avec moi et moi seul je tournerais en rond, mais rien ne pourra jamais me dire si c'était vrai ou si c'était de l'a priori sifflé par les autres ; contrairement à ce qu'ils pensaient, tout le monde a toujours besoin d'établir pareille règle mentale car l'amour nous appelle). 

Il fallait donc que j'aille vers le social. Mais je m'y suis de plus en plus mal pris, c'est allé de plus en plus vers le pire. 

D'abord je me suis fait croire que j'allais pouvoir être officiellement artiste, comme si c'était différent que d'être artiste officiel. Mais c'est pas fini, on pouvait encore aller plus profond dans la méconnaissance !

Ensuite j'ai cru que j'étais fait pour réfléchir sur ce qu'il faut réfléchir, comme si cela avait quelque chose à voir avec la pensée. Mais c'est pas fini, on continue la déchéance !

Ensuite j'ai cru que j'allais devoir manier les objets des autres dans des cageots, comme si je ne devais jamais y prendre part. Mais quelle persistance dans l'aveuglement !

Et pour finir, se faire le porte-parole neutre de l'institution ? Mais de qui je me moque ?

Chaque étape était toujours plus éloignée des sciences sociales, chacune à son tour niait de manière encore plus intense que la précédente ce pour quoi mon cerveau était façonné. Rien de plus loin des sciences sociales que les beaux-arts, ceux-ci tout de même plus proches d'elles que ne l'est la philosophie, elle-même en étant davantage voisine que ne l'est le commerce, lui-même légèrement plus conciliable que le discours d'État.

Bon, alors quoi ?

7 mars 2016

Y avait-il dès le départ une fragilité ? Innée

Y avait-il dès le départ une fragilité ? Innée et/ou acquise, seule la science le saura, quand on aura tout disséqué. Le fait est que celle-ci a favorisé la propension à se surmonter dans son coin, seul contre tous, « vous allez voir c'que vous allez voir » devenant « vous allez voir c'que vous n'allez pas voir », maugréant d'avance qu'ils ne comprendraient pas de toutes façons. Du coup, déshabituation, violence ; agression causant par conséquent une persistance à jusqu'au-bouter (les autres hors de soi). Et on continue, et on continue, allez, à rester en moi. Et donc aggravation des symptômes car rétrécissement du champ de vie. À peine le nez dehors, forcément ça foudroie. Frappé de plus belle : l'auto-suffisance de la faiblesse aura entraîné l'hyperréactivité aux lésions.

5 mars 2016

Le "social" et le "sociétal" ; on parle comme ça

Le "social" et le "sociétal" ; on parle comme ça de nos jours. Les mœurs et les cultures seraient "sociétales" : la cause homosexuelle est "sociétale", le féminisme est "sociétal", les minorités discriminées c'est "sociétal" voyons, l'accueil des immigrés c'est "sociétal" aussi. Les maux "sociaux" seraient ceux qui concernent le travail, la condition ouvrière, la pauvreté. Il y a toujours plus de larmes matérialistes dans le "social", on les sent au bord de nos yeux, alors que le "sociétal" semble être un luxe de militant bien nourri ou d'étranger, ce qui est la même chose : même quand l'étranger est aussi peu nourri que nous voire l'est encore moins, il ne mérite pas de l'être davantage, il reste l'étranger, à chacun ses oignons.

Dire que c'est "social", tout de suite ça remue les tripes et on sent le fardeau du prolétariat dans nos veines ; si l'on disait que le "social" était "sociétal", on aurait l'impression de n'accuser que la conjoncture de l'organisation, de laisser de côté l'injustice éternelle. Or, on rate tout. Quand je dis que la coercition salariale est un fait "sociétal" plutôt que "social", je remets vraiment en question ce que l'on appelle "société" au lieu de le graver dans des rapports qui définiraient le "social". C'est dire que le problème ne vient pas seulement d'être payé une misère ou d'être viré mais du fait même que je doive y aller moi et pas d'autres.

Renversons donc l'opposition contemporaine et rappelons-nous qu'en premier lieu, le "social" c'est les manières, les techniques, les idéaux et les amours que j'ai fini par intérioriser (tout ce qui a du mal à nous apparaître comme non-évident, tout ce que l'on juge secondaire dans nos aliénations) ; le "sociétal", c'est la place concrète à laquelle on m'a placé dans la technopole (tout ce qui semble avoir une prise extérieure sur notre vécu, que l'on accepte souvent moins). Bien sûr que ça se rejoint toujours, sinon ce serait trop simple.

Une fois que c'est plus clair, plus besoin de séparation. Intellectuellement et stratégiquement : unifions.

4 mars 2016

Le déploiement des évidences (5/5) : Déchiffrer

Le déploiement des évidences (5/5) : Déchiffrer le code

Le ridicule de tout savoir ou science : on cherche à connaître du réel, alors que si c'est réel on devrait déjà le connaître, non ? Il n'y aurait rien de plus ridicule pour un homme du Moyen-Âge qu'un historien du Moyen-Âge : « Tu travailles sur ce que je fais chaque jour ? T'es un peu un gros con, non ? ». Il n'y aurait rien de plus ridicule pour une bactérie qu'un biologiste : « Tu travailles sur ma routine de chaque seconde ? C'est toi le parasite ! ». 

C'était en gros ce que je pensais (sans exagérer) il y a quelques années. Connaître des choses sur le monde me semblait superfétatoire, ça faisait trop surimpression, on baignait déjà dans le monde alors en parler ne rimait à rien. L'invention, c'était l'imaginaire. Aujourd'hui, je pense tout le contraire : l'imaginaire est créé par notre cerveau alors c'est du déjà-vu, c'est ennuyeux, ce n'est que notre cerveau ; le monde ne peut jamais se montrer réellement, il faut débusquer les mystères innombrables qui se cachent sous les faux-semblants. Évident pour presque tous, je sais, mais pour moi quelle révolution ! Dommage que ce soit si épuisant, que le corps ne suive pas.

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