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Définitivement
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10 janvier 2023

Rien à voir Ce n'est pas parce que je me dis

Rien à voir

Ce n'est pas parce que je me dis souvent "ceci est mon dernier texte avant...", "ceci est ma dernière BD avant ma...", que cela veut dire "avant ma mort" ! C'est un sentiment d'épuisement, certes, d'envie de vide, mais ce qui est espéré est bien un état de recouvrement de mes facultés physiques et mentales initiales (qui n'étaient déjà pas la panacée). Il faut croire que, comme tout le monde, le concept de "pathologie chronologique" n'arrive pas à imprimer en moi, cela doit être impossible pour le cerveau lorsqu'il est question de se "conduire vers", la fameuse conduite vers (cf d'autres textes dans la bibliographie Définitivement en tapant les mots-clés "conduite vers"). Il faut que cela dérive soit vers une sorte de fin innommable, que je n'envisage pas à proprement parler comme "de la mort" mais plutôt comme "du rien" – "ceci est mon dernier texte avant... le rien, l'arrêt de tout texte" – , soit vers une vraie "guérison" proprement dite ou, comme on dit dans le jargon, une "rémission" (qui emprunte, comme on pourra le remarquer, au registre religieux) – "ceci est la dernière BD avant... avant que je puisse vraiment avoir de nouveau l'énergie pour faire une BD joyeuse et dynamique avec des bonhommes qui malaxent leurs traits et leurs langages de façon... contagieuse, comme l'avait écrit l'un de mes éditeurs !". J'attends l'éclaircie totale pour me dire que ça va mieux et que je dispose des moyens dignes de ce nom pour poursuivre une œuvre en toute connaissance de cause, en toute conscience de mes moyens. (Mais bien sûr que d'ici là, rien ne m'empêche d'entrer en transe et de produire des textes comme des dessins comme à l'aveugle, hors-conscience, mais je vous avertis que ça donnera autre chose et qu'on y comprendra encore moins quelque chose.)

Il y a eu des fois où il y a surtout eu juste le manque, la solitude au départ, et où j'ai bien dû l'incarner dans un individu pris quasiment au hasard. Cela n'est arrivé en fait qu'une fois, au lycée. Mon meilleur ami m'avait soufflé un nom, je peux bien l'avouer maintenant. Pourquoi pas, elle ou une autre pouvait convenir à mon manque, rien qu'en m'imaginant un amour pour elle ; à l'époque, je me contentais de la non-réciprocité, des câlins à une image. Ce fut donc elle donc je fus "amoureux", si l'on en croit les textes de l'époque. Il fallait aller jusqu'au bout de la conjuration de la solitude, quitte à mimer (mais de façon authentique, sans mauvaise foi) des pleurs d'amoureux transi, comme éconduit alors que je ne lui avais à peu près jamais adressé la parole. Tout le monde a sans doute vécu ça, mais encore une fois, ce qui m'apparaît le plus nettement après coup, c'est la conscience que j'en avais tout en le vivant. Je savais que le but ici était de "combler", que je n'avais pas élu une individualité. Normalement, on élit une individualité. Par la suite, j'ai toujours élu une individualité. Il y avait peut-être du manque en-dessous, mais celui-ci souhaitait avant tout élire. Il a découvert que finalement, ce qui était le plus fort, c'était d'élire. C'est d'ailleurs quand on élit qu'on dépasse "l'image" et qu'on en vient vraiment à l'être de chair. Par exemple, en 2009, à peine descendu du train : "houla mais je pensais pas que je l'avais élue à ce point ! Mais elle est vraiment... bon ben c'est décidé, je l'élis à fond !". Ça, déjà, je comprends mieux, c'est de l'amour. Mais on a peut-être tous nos phases un peu larvesques, repliées sur soi (sur son manque). Je ne crois plus avoir jamais été une larve ensuite, dieu merci, j'ai toujours élu. Présentement, par exemple, j'aimerais élire de nouveau. Merci de vous présenter. 

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Commentaires
D
Je ne me présente pas, tu comprendras. La politique, très peu pour moi.
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