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5 janvier 2023

Le temps-zéro en 2023 Je persiste à penser qu’il

Le temps-zéro en 2023

Je persiste à penser qu’il y a quelque chose de chaleureux, d’inespéré dans cette hypothèse selon laquelle je ne ressentirais que maintenant toute la tristesse et le solitude qu’il y avait à ressentir dès le départ mais que je n’avais pas pu ressentir « à temps » puisque trop de choses à maintenir au-dessus du vide (mon corps sentant qu’il allait tomber comme jamais, ce qui ne se produisit en effet que plusieurs mois après le choc) m’embuaient le regard, l’esprit, les sentiments, toutes les sensations. Maintenant, le temps du réel, du non-mensonge, de la non-mascarade serait venu, à force de recentrage sur « soi » et de destruction du superflu (notamment l’intellect et ses prétentions, implosant d’elles-mêmes). Se ferait ainsi jour, par la radicale impossibilité à accepter la solitude, le début réel de la vie après le vide, ou plutôt encore en plein dans le vide (du zéro) mais pouvant donc enfin, en se voyant et se ressentant ainsi, avoir en face de lui le vrai nouveau début à faire advenir et non son apparence ou sa contrefaçon mimée seulement pour se faire croire et faire croire au monde que l’on existait, que l’on croyait réellement à ce que l’on vivait. 

Maintenant, même quand on a du mal à y croire, on y croit car on sait que le sentiment d’irréalité fait partie du vrai, fait partie de la solitude réellement vécue, réellement ressentie. C’est cela qu’il y a à vivre, qu’on l’appelle « temps-zéro » ou autrement. 

Dès le début c’était irréel, c’était impossible, c’était inacceptable. Et c’était justement cet irréel qu’il fallait regarder en face en pleurant comme maintenant et non pas en le transformant en un drôle de réel transitoire un peu différent, comme une version altérée de la réalité qui aurait dû normalement se poursuivre. La seule réalité qui devait se poursuivre, c’est cet irréel, c’est cette solitude que l’on avait bien trop souvent redoutée pour qu’elle puisse ne jamais arriver.

En plein dans une journée normale avec des autres, des choses hors de son domicile, domicile qu’on allait retrouver le soir avec l’amour à ses côtés, on se disait déjà, on se disait tout le temps : « et quand il n’y aura plus que le domicile et aucune attente d’aucun autre existant, et non seulement le domicile mais même plus l’amour à ses côtés dedans, comment on fera pour croire que ce sera encore la vie, qu’on sera pas sans cesse oppressé par trop d’irréalité, de la même manière que parfois on a pu être oppressé, extrême inverse, par trop de réalité ? ». On y pensait sans arrêt, on savait qu’on y tendait en le redoutant d’autant plus, plus que tout. On pressentait le temps-zéro, on en avait le goût qui s’imprimait déjà sur la langue, plus ça nous arrivait de nous sentir seul avant tout, malgré tout, déjà seul comme en s’y préparant, en s’y préparant même tellement trop que quand elle est arrivée on ne l’a pas vue venir. On a cru que c’était pour de faux, alors que c’était la seule réalité possible puisqu’elle s’était déjà annoncée à nous bien avant d’arriver : l’irréalité vraie de la solitude du temps-zéro.

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Commentaires
D
Je pense qu'on a une fonction de survie qui nous aide à décaler un peu l'impact émotionnel des épreuves que l'on traverse, comme si un temps l'adrénaline nous portait, ou la fuite en avant, ou je ne sais quoi. Et puis au bout d'un moment on réalise à quel point on en est arrivé et là, dur dur de ne pas sombrer.
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