Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Définitivement
Publicité
Définitivement
Archives
20 juin 2022

Ce qui peut calmer ma peur-panique d'effondrement

Ce qui peut calmer ma peur-panique d'effondrement (peur de m'effondrer pour de bon, sanglots qui sont donc comme un dernier sursaut), c'est de me dire : stop, ne t'étonne pas, ne t'angoisse pas, c'est normal, tu es au temps zéro. Souviens-toi que tu es au temps zéro.
Tu as cru que des choses s'étaient passées depuis (soi-disant depuis "quatre ans", selon leur échelle de mesure, voire paraîtrait-il même "plus de quatre ans", sic), alors que rien ne s'était passé de réel. Je veux dire qu'il y a peut-être eu des choses automatiques, mais comme une pierre s'abaisse ou se soulève selon la force anonyme qu'on lui applique ; rien de proprement réel au niveau de la vie concrète de ta conscience donc de ton être. Tu es encore au temps zéro. C'est le temps zéro, juste après ce qui s'est passé hier (ces ciseaux brusques qui ont choisi de te détacher et de te faire donc perdre toute attache, toute raison).

Calme-toi, tout est normal, c'est encore le temps zéro. Tout commence maintenant, c'est seulement maintenant que tu peux possiblement te rendre compte de ce qu'il s'est passé, en prendre une "mesure" proprement dite, réelle, assimilée. C'est seulement à partir de maintenant, ça y est, que tu te confrontes à l'événement, à sa violence. Avant, c'est comme si ça n'avait pas eu lieu, du moins que tu ne l'avais pas saisi comme tel. Maintenant, ça y est, ça commence, la confrontation commence, tu vas pouvoir possiblement descendre tout en bas pour y faire face, mais pas de panique, pas d'angoisse de précipitation, il n'y a pas à s'angoisser de se précipiter tout en bas, cela ne pourrait pas être autrement puisque ça y est, c'est le moment, tu es au temps zéro. 

C'est le moment où tu vas enfin te rencontrer, rencontrer ton vide, le vide que tu n'as pas voulu voir (ou trop peu car trop peur) depuis "quatre ans" ou "un peu plus". D'une certaine manière, tu peux voir ça comme un soulagement. Essaie de ressentir ça comme un soulagement : oui, tu n'as plus rien que ton vide, il est à toi, tu es au temps zéro. La séparation a eu lieu hier. Tout commence et ne fait que commencer. Et c'est ce qui va prendre le plus de "temps" (le vrai). Si tu sanglotes, c'est que tu appréhendes, comme on appréhende toute traversée, tout nouvel événement. Cela vient juste d'avoir lieu. C'était hier, et aujourd'hui c'est ton temps zéro, le temps zéro de ton vide, de ton absence, de son absence due à son choix des ciseaux. Tu y entres enfin. Tu entres enfin dans la descente. La remontée n'a jamais été aussi loin (tu ne viens qu'à peine de débuter la descente), mais au moins tout est là, tu y es, consciemment. Tout commence et même si tu ne peux y faire face sans t'effondrer, c'est déjà y faire face que d'y être.
Au temps zéro.

Publicité
Publicité
5 juin 2022

Esquisse de description des représentations

Esquisse de description des représentations (mentales) temporelles d'un malaise hypoglycémique tout en le vivant (au moment même où j'écris ces lignes)

– Ça presse, ça presse, ça presse, tellement que je me sens plus traînant que tout : car ça y est, le coup m'est tombé dessus, on m'a assommé, je m'enfonce dans le sol, mes pieds collent quasiment (s'engourdissent parfois jusqu'à l'impossibilité de les mouvoir sans virer les fourmis), je suis emporté dans la spirale du down, tout est heurté, tout est noir. Au début, pas en sortir, puis se regarder l'être donc viser sans cesse la résolution, la solution que l'on sait être toute simple, la cause toute bête que l'on sait être à l'origine de l'état : se poser pour manger suffisamment, pour remonter. On a tout de même du mal à croire que cela suffise, ne serait-ce pas plutôt la totalité de la vie qui serait défaite en soi, exsudée au même titre que le reste de notre corps à cet instant ? Comment parvenir à se persuader qu'une fois de plus, cela remontera ? Et si cela ne venait pas, pour une fois, pour toujours et à jamais ? On gardera quoi qu'il en soit le choc de la descente, non seulement juste après mais jour après jour, mois après mois, année après année ; la fatigue accumulée est celle des multiples chocs quotidiens qui nous auront fait voir en face la descente, le vide.

– Le "ce n'était que ça" post-sustentation porte des nuances différentes selon les périodes, les intensités. Il peut être rire de réassurance ("ouf, je finis toujours par revoir la lumière !"), mais aussi un "tout ça pour ça", une déception. Car on a eu le temps (le temps heurté, le temps distendu), durant le malaise, de se faire plein d'idées sur la remontée : comme ça presse, ça presse, ça presse, il suffit vite d'y aller et tout sera réglé lorsqu'on aura mangé. Le monde nous apparaîtra tel qu'il est réellement, dans la pureté et la justesse de ses sensations non altérées, non perturbées, non faussées par le malaise ; on s'illusionne sur ce graal : cette illusion tendue, agitée fait aussi partie du malaise. Le contre-coup, parfois, le vide, c'est celui de la trop grande simplicité retrouvée : "ce n'était que ça... il n'y a donc pas grand chose après non plus", hé bien non, pas plus qu'avant en tout cas. Nous revoilà à percevoir normalement et on ne sait plus très bien ce que l'on cherchait lorsqu'on s'est efforcé de remonter, démené à croire à l'arrivée : il n'y a que ça, il n'y a que nous. On est bien peu de chose, avant comme après. Rien à voir avec "après le sexe", là on ne sait juste plus ce que l'on poursuivait, ce que l'on faisait avant, ce que l'on fera après. Que faire maintenant, maintenant que l'on est revenu ? Et pour combien de temps ? Quel épuisement.

4 juin 2022

C'est comme si au bout d'un moment quelque chose

C'est comme si au bout d'un moment quelque chose dans le cerveau se/me disait "bon, la blague a assez duré, non ?" et que du coup forcément je m'écroulais de tristesse (vu qu'elle n'était pas drôle) ; c'est comme si durant tout ce temps, plus de quatre ans déjà maintenant, j'avais bloqué la non-acceptation à l'arrière, dans la non-effectivité, dans le vague ; c'est comme si durant tout ce temps, le manque, l'impossible, l'inacceptable travaillait en secret et qu'il attendait simplement de ne plus exister (de n'être qu'une blague, oui, peut-être que c'est ce qu'il croyait profondément) ; je me dis aujourd'hui avec certitude et évidence que je n'ai jamais autant "accepté" que tout de suite après, peut-être pas tout de suite après l'annonce mais disons quelques semaines après (comme on accepte une situation "de fait", "ah bon, OK, c'est un fait, j'en prends note"), et que je n'ai jamais aussi peu accepté que maintenant, que c'est allé de plus en plus loin dans la non-acceptation au fil des quatre ans, qu'on est parti d'un point de "relative acceptation" pour arriver à un point de "totale non-acceptation" (avec, entre les deux, un long moment de "relative non-acceptation" de type latence, fausse conscience refoulante, croyant hypocritement à son calme alors qu'elle n'avait envie que de crier). Bien entendu, dans les faits, c'est passé par des pics, mais profondément ça travaillait et toujours, au fil des mois, au fil des années, les pics de non-acceptation montaient toujours plus haut, encore et toujours, sans savoir où ça allait s'arrêter, si ça allait pouvoir s'arrêter (autrement qu'en apprenant que tout cela était en fait une blague, une fausse réalité). C'est proprement impossible.

J'atteins enfin proprement l'impossible, je descends enfin dans la plus profonde non-acceptation. Rien n'existe d'autre que cette détresse face à l'impossible, l'inacceptable. Je ne sais pas d'où ça me vient, pourquoi ça me vient maintenant, mais c'est là (et l'impression que ce n'est pas si gratuit et inattendu que ça, que ça "travaillait" tout ce temps, que le temps passé à se faire croire l'inverse était juste trop long, que ça a assez duré, que soit ça n'existe pas soit je descends au fond). 

Je ne sais pas si c'est là que tout commence, si l'on peut descendre encore, si c'est possible de remonter (autrement qu'en apprenant que tout était faux, un long cauchemar pour mettre à l'épreuve mes nerfs, leur capacité à durer, endurer tout un temps interminable de mauvaise blague, de mauvaise réalité). Je sais juste que ce n'était qu'ainsi, en face de moi, en face du gouffre, de la vérité, que je devais forcément un jour me retrouver. Depuis quatre ans je suis là, je devais être là, je n'ai pas bougé. 

4 juin 2022

Cet ami me fait part aussi de son sentiment de

Cet ami me fait part aussi de son sentiment de décalage : que durant des périodes où il n'aurait pas dû aller bien, ça allait, que dans d'autres où ça aurait dû aller, il n'allait pas bien. C'est le cerveau qui décide. J'en avais fait part ici (en 2012).
Je ne sais pas aujourd'hui si c'est si vrai que ça ; au sens où je passais à côté de la vraie vérité ; au sens où je n'employais pas les mots pouvant réellement convenir à la décrire. Ce n'était pas plus le cerveau que le corps qui décidait, c'était la confrontation à une même substance-forme, un même contenu-expression que je verbalisai plus tard comme immobilité de l'agitation ou agitation de l'immobilité. Je me rends compte aujourd'hui que c'est cela qui crée les paradoxes perçus comme "temporels" (car relevant de "décalages", de "décrochages").
Et, pour le coup, c'est un concentré de... c'est une façon concentrée, économe, compacte, parlante, évocatrice de faire comprendre ce qu'est un malaise hypoglycémique : l'impression qu'une puissante vague arrive vers toi, très lourde ("je ressens toujours comme un poids", décrit cette camarade de symptômes, oui c'est cela), que tu vois arriver de loin, de très loin, dans mon cas de beaucoup trop loin car elle semble toujours déjà là bien avant d'être là, que le temps t'est donc compté, que ça se précipite, pas une minute à perdre (les surfeurs me comprendront), et qu'en même temps lorsqu'elle vient sur toi proprement dit, que tu la sens vraiment venir (ce qui est toujours plus ou moins le cas mais il y a bien un moment où tu as passé une limite et c'est cela qui est le plus indescriptible), tout se traîne en même temps que tout s'agite, tout s'affale, se liquéfie (logique, on parle d'une vague), s'enfonce, se perpétue dans le vide, devient fixe, emprisonné, privé de gestes, de mouvements, de possibilités de s'extraire du bourbier, de l'éclair foudroyant de cette lenteur qui t'a prise si intensément, si rapidement, si laborieusement. Tu ne peux, immergé quasi-totalement, qu'observer le monde, où tout s'active de façon heurtée tandis que cela s'imprime dans ta conscience comme de façon ouatée, un écho sourd, en "décalage". C'est cela le malaise.

3 juin 2022

Plusieurs solutions au même problème :– Comme

Plusieurs solutions au même problème :
– Comme cette ville incarne à tout jamais cette histoire, ces coups au cœur, elle ne pourra jamais être rien d'autre ; si je veux entrer dans une autre vie qui ne m'apparaisse plus comme fausse, il faut donc aller voir ailleurs.
– Comme cette ville incarne à tout jamais cette histoire, ces élans du cœur, elle contiendra toujours la vérité de ma vie, même si celle-ci est passée ; si je veux me rappeler que j'ai existé et que je peux encore un jour exister (pourquoi pas), il faut donc y rester profondément.
– La synthèse des deux, pas forcément paradoxale, serait : cette ville ne pourra jamais être autre chose que cette existence vraie que j'ai eu, il s'agira donc, pour garder intacte cette vérité dans son intensité et sa tangibilité permanente, non-parasitée par la fausseté, d'aller voir ailleurs. Car elle est cette vérité, point barre ; si elle veut être autre chose, sera soit fausseté soit ne sera pas. Pour être donc autre chose : refermer le bloc de vérité sur lui-même (tout en ne "rompant" rien, hein, puisqu'il continuera bien à exister dans toute sa concrétude de pierres, de pentes, de lumières), ouvrir une autre existence autre part. Mais le chemin vers une nouvelle vérité (adjectif+nom me semblant oxymorique, l'essence de la vérité étant de valoir pour soi éternellement) sera le plus long que je n'ai jamais connu et je ne sais pas si j'en ai encore la force.

Publicité
Publicité
Publicité