Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Définitivement
Publicité
Définitivement
Archives
8 février 2020

Une nouvelle preuve de la pop, quelle autre plus

Une nouvelle preuve de la pop, quelle autre plus belle preuve que celle-ci ? (ci-dessous)

J'entre dans un bus qui va me conduire au premier rendez-vous officiel qui me certifie que je suis diminué : soudain passe dans mes oreilles une chanson qui m'a toujours fait pleurer avant même qu'il y ait une raison pour cela et c'est justement parce que je sentais que la raison allait nécessairement venir qu'elle me faisait déjà tant pleurer et que c'était par conséquent encore plus triste de pleurer avant l'heure.

Dans la chanson en question, la chanteuse dit au guitariste avec qui elle est : “are you the right man for me, or are you toxic for me ?”. Ce qui fait pleurer, c'est à la fois la fin de l'histoire et le fait qu'elle se chante et se joue en même temps qu'elle se vive : c'est vraiment au guitariste que l'on entend que sa dulcinée chanteuse balance ça, c'est vraiment sur ces mots qu'il joue derrière et qu'elle chante avec. 

Ce qui est triste, à l'époque où je découvre la chanson, c'est non seulement cela, mais aussi que cela fasse écho : si cela fait écho, c'est que je ne sais pas si je suis le bon mec pour elle, c'est que je sens qu'elle me chantera ça un jour à sa manière, je le sens avant même que ce ne soit le cas. Je suis triste de ça avant même que ça ne le soit (le cas). De la même manière que tout se joue et se chante strictement en même temps dans la chanson (expéditrice et destinataire participant tous deux de l'aire musicale les mettant en jeu, le destinataire étant ainsi partie prenante de l'expédition et vice-versa), ici dans ma tête tout se déroule en avance et c'est ce pressentiment, inutile préparation me faisant beaucoup de mal pour (encore) rien (mais ça ne saurait tarder) qui participe de la tristesse du tableau. 

Dans le bus, c'est au carré, car depuis c'est arrivé ; elle m'a à peu près dit tout ça, depuis. Je pleure donc pour la situation présente qui confirma la situation vécue passée dans la chanson bel et bien toujours présente car évoquant pour toujours le passé ; mais je pleure aussi sur la tristesse de cette situation passée qui avait si bien eu l'intuition de ce qui l'a suivie, si bien eu l'intuition de ce tableau présent où je pleure en considérant après coup la tristesse de cette appréhension prématurée mais néanmoins visionnaire avec la chanson derrière me préparant plus que jamais à ce que la pop permet toujours de considérer avant l'heure, avant tout le monde, grâce au fait qu'elle est toujours avec nous donc sait tout mieux que nous.

Qui plus est, le jour où je suis certifié diminué ! Si ça c'est pas la preuve...

Publicité
Publicité
7 février 2020

Comment je suis redevenu un artiste (2)Ce fut

Comment je suis redevenu un artiste (2)

Ce fut finalement comparable à ma plongée – dont vous avez été témoins ici-même – dans le savoir animal. La chose socio-politique est aussi une plongée dans une drôle de pâte vivante, qui met en jeu de fervants élans. Cela me dépaysait de toutes mes habitudes de langage : il était enfin question d'avoir prise sur ce que les autres construisent pour leur propre compte. On oublie ainsi notre séparation d'avec eux.

Je ne sais pas quand je cesserai d'être revenu de tout (ma “transcendance se transcende sans cesse”, dirait l'existentialisme). Comme le savoir animal (qui est nous dans notre plus simple appareil), le savoir sociologique est indépassable en son fondement : notre propension à dépasser ceci en cela, par cela, parce que cela, après cela, malgré cela, relève de notre position sociale. Si je choisis désormais (semble t-il souverainement) de revenir éternellement à mes anciens ancrages et de refaire sans cesse le chemin qui me mène de l'ignorance au savoir, c'est parce que je fus déterminé comme ignorant et n'arrive pas à sortir de cette disposition. La revendiquer sera encore un reflet de là où je suis socialement rendu : la vérité de ma pratique m'est inaccessible, je le décrète, alors j'en appelle à l'ineffable. (Comment je suis redevenu un artiste.)

6 février 2020

Comment je suis redevenu un artisteLa vérité à

Comment je suis redevenu un artiste

La vérité à laquelle je crois est sociologique (plus précisément psychosociologique, mais de tradition disciplinaire sociologique). Je traduis cela dans une pensée d'ordre philosophique. Je ne peux ensuite que lui faire prendre une forme simili-artistique. 

Vérité, pensée, forme semblent nécessairement – par définition – ne pas s'accorder quant à leurs atours, mais sont pourtant érigées sur les mêmes socles.

Lorsque je tiens à faire savoir ma vérité (qui est d'ordre social), j'aimerais que l'esprit philosophique et l'esprit artistique ne fassent pas les dégoûtés, car je vous l'assure, c'est ce en quoi je crois. Le réel repose sur cela, peut être compris par ce biais (tout est biais, mais certains permettent de comprendre et d'autres de ne rien comprendre du tout ou pas grand chose). Mais en disant-croyant cela, je ne dis rien d'une quelconque propension à faire épouser telle forme à ma pensée ni telle pensée à ma forme. Tout peut convenir. La seule chose que je dis, c'est que c'est la vérité.

Lorsque je tiens à penser de façon philosophique ma vérité d'ordre sociologique, j'aimerais qu'un esprit scientifique ne s'en offusque pas, car ainsi j'ai l'impression de la creuser davantage. Je ne dis pas que l'on doit forcément creuser ainsi – et même au contraire, car la science doit faire avec ses propres contraintes – , je dis juste que chez moi c'est comme ça que je vais pouvoir pénétrer le cœur de ce dont je sens et sais la vérité. Cela va me permettre de mieux faire toucher du doigt les choses relevant de l'explication à mener, du regard à convertir. On va saisir ce sur quoi ça repose.

Lorsque je tiens, ou plutôt ne peux qu'exprimer la pensée de cette vérité dans la forme que je déploie encore et toujours – même ici –, cette sorte de vraie-fausse confession poétique, cela ne signifie pas que je ne mets pas plus haut que tout la vérité de ma pensée. Cela ne dit pas non plus que j'ai honte de cette forme, car elle est naturelle ; croyez bien que je l'utiliserais même – et ce fut avéré, acté – dans un cadre où je ne serais censé que faire savoir le savoir nu : s'il faut le faire savoir à un certain niveau (un niveau d'évidence), ce sera non seulement pensé de cette façon mais également formé selon cette expression, celle-ci ne pouvant jamais manquer d'apparaître comme la plus adéquate aux façons que j'ai d'apercevoir le vrai.

Il ne s'agit pas de dire qu'à chaque fois, immanquablement, la forme traitera de cette pensée qui elle-même traitera de cette vérité, ni que la vérité ne peut se concevoir que passée au filtre d'une pensée elle-même passée au filtre d'une forme. Pas de filtre, ni nécessairement de traitement. Chacune existe pour elle-même, je les reconnais et les aime pour ce qu'elles sont. C'est bien cela que l'on pourrait me reprocher. Chacune me dirait “eh mais alors, tu me lâches pour les deux autres ?”. Tout au contraire, je n'en lâche jamais une : elles sont le monde tel que je le vis. Reste que la vie m'a fait ainsi, sensible à cette vérité, formé selon cette pensée, barbotant dans cette forme.

En connaissant l'une, pas dit que l'on sache grand chose des autres ! Et pourtant, les trois c'est bien moi. (Pas forcément à la fois, mais puissamment une à une ; tellement en plein dans la force de chacune que les échos deviennent possibles : quand alors cette vérité est si criante que j'en ai une pensée prenant cette drôle de forme – transfigurée ? oui et non, c'est bien elle, c'est toujours elle que je crois, même lorsqu'elle n'apparaît pas ; de la même façon, c'est forcément vers cette façon d'être la forme de ma pensée que tend ma réception de la vérité : comment je suis redevenu un artiste).

Publicité