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23 novembre 2019

Différentes preuves concernant la pop (10)

Différentes preuves concernant la pop (10)

C'était clairement la preuve que j'avais décroché quelque chose qui m'accrochait violemment : je suis allé réveiller ma grand-mère en pleine sieste pour lui dire à quel point cet album m'avait fait toucher une sorte de complétude profondément semblable à ce que j'avais toujours voulu ressentir de rétif, d'intensément grisant et spontanément frissonnant, phrasé naturellement incarné et par là même digne de ce nom, figure écarquillée sur fond solidement découpé (Never Mind The Bollocks, Sex Pistols, écouté sur baladeur) ; mais elle n'avait pas l'air de comprendre, elle aurait préféré ne pas être extraite de là où elle était. Cela témoigne de mon égo-logique de l'époque, qui me fait parfois honte mais pas ici car c'est trop beau à dire : le Punk m'a donné envie de ne plus avoir d'égards pour le sommeil des miens. C'est ce qu'il méritait, un point c'est tout.

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17 novembre 2019

Profondément en nous, on sait qu'on résistera à

Profondément en nous, on sait qu'on résistera à tout, mais c'est justement pour ça qu'on est ouvert aux quatre vents et qu'on prend toutes les émotions. Les esprits plus froids, plus intraitables flancheront dès que leur froidure deviendra impossible à tenir (décompenseront, comme on dit), tandis qu'on saura s'accrocher à notre divinité, sans doute plus modeste que la leur mais par là même plus solide. Devons-nous râler de posséder une telle force lorsqu'on est si faible (cruelle ironie) ? Que nenni ! Cette force est née de notre tendance à se laisser ballotter et meurtrir, non pas tant à force d'atteintes qui auraient rendu notre cuir plus dur (on est bien moins durs que les froids, pourtant globalement plus faibles), mais parce que c'est en côtoyant l'éternelle précarité existentielle que l'on a respiré le sentiment de complète réceptivité à la vie, plus grand que tout, plus grand que notre déchéance quotidienne. Déchéance victorieuse non pas par perversion ni courage (nous sommes globalement peu courageux car trop stables dans notre hypersensibilité), mais par certitude de notre perpétuation malgré tout ou plutôt avec tout, en compagnie de tout ce qui nous transperce et par là même nous enrichit.

(Certes, on a parfois pu en faire des obsessions de ces illuminations, mais c'est notre solitude qui en était la cause – et non pas la nature de notre ancrage résolu dans l'intense ; il apparaît en effet que lorsqu'on est mis en présence de la beauté, on souhaite ensuite la revivre tout le temps même lorsqu'elle n'est plus là : naîtra ainsi la pratique à vide, répétitive, pour meubler l'absence de ce qui aurait dû être là ; mais à la base, c'est bien notre propension à la réceptivité totale qui nous a fait plonger ; il suffit donc ensuite de la retrouver dans ses manifestations réelles, qui ne manqueront pas d'advenir étant donné notre attachement à tout ce qui nous entoure.)

3 novembre 2019

Différentes preuves concernant la pop (9) Je l'ai

Différentes preuves concernant la pop (9)

Je l'ai déjà écrit ailleurs, mais je le redis d'une autre façon : une seule mélodie, une seule tournure suffit à me dire que tout le reste du monde et de la vie en vaut la peine.

Histoire de l'exprimer encore autrement : dans cette chanson à laquelle je pense, que je me chante en ce moment, en plus de son déroulement digne de ce nom, la cerise sur le gâteau réside dans la jouissance que procure le soudain cri simiesque pendant le solo de flûte. C'est typiquement la preuve, le parfait genre de preuve.

Vu que c'est difficile à se le représenter quand on connaît pas, je tiens à dire qu'ils ont choisi de le montrer afin qu'on saisisse bien toute l'importance (car il faut insister, il faut appuyer, moi aussi je suis quelqu'un qui insiste, je suis quelqu'un qui appuie, vous me connaissez depuis le temps) : il y a donc un singe, une flûte (et des sortes d'abeilles qui dansent) entre 1:57 et 2:30 ; je vous le dis pour que vous sachiez à quel point tout peut être prouvé pour ceux qui sauraient pas directement ressentir, pour ceux qui ont jamais le temps de se consacrer enfin à la pop (alors qu'il faudrait).

2 novembre 2019

Les autres ont souvent semblé penser que je

Les autres ont souvent semblé penser que je n'existais pas vraiment ; ils restaient aux abonnés absents quand je leur demandais de se manifester, quand je souhaitais savoir s'ils existaient vraiment pour quiconque (un peu comme quand on n'a jamais connu le sexe, ou bien alors pas depuis longtemps : on a l'impression qu'il n'existe pour personne, on se prend à se demander “mais comment ça se fait que les gens ont arrêté le sexe [vu qu'on n'en reçoit plus d'échos] ?”). Et à l'inverse, parfois, ce sont eux qui semblent m'interroger sur mon absence : “pourquoi existes-tu si peu, qu'as-tu fait de tout ce temps ?”. Alors que c'est à cause d'eux que je n'existais pas, puisqu'ils ne se mettaient pas à vouloir exister pour moi ! Mais allez leur expliquer...

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