Différentes preuves concernant la pop (7) Pour
Différentes preuves concernant la pop (7)
Pour une fois (lui qui était dans un autre monde, sauf récemment où j'ai appris qu'il écoutait le chanteur qui m'a sauvé), il était d'accord avec moi quand j'avais dit « les disques que l'on préfère ne sont pas forcément ceux que l'on écoute le plus souvent ; les disques que l'on trouve objectivement les mieux demandent de l'attention, donc on va moins souvent les passer que des choses plus faciles, moins importantes pour nous ». Oui, c'était convaincant, séduisant (c'était il y a dix ans à peu près, un peu plus). Maintenant, j'apporterais un rectificatif, je serais moins intellectualiste : nos musiques préférées ne sont pas non plus celles que l'on trouve objectivement les mieux, j'avais mélangé. Ce qu'on préfère, je dirais que c'est à mi-chemin de ces deux tendances extrêmes : le disque irréfléchi, pur réflexe sans que l'on soit dedans et le disque que l'on aime aimer, où l'on se regarde aimer (attitude qui est souvent l'apanage de la classe intellectuelle). Notre son à nous et rien qu'à nous, la pop qui s'adresse à moi est généralement à la fois évidente et intelligente (mi-chemin qui est donc aussi une cumulation des deux plaisirs car la Pop est Une) : aisance et cerveau qui crépite, cerveau qui crépite dans l'aisance.