Quand je relis tout ça, deux choses me
Quand je relis tout ça, deux choses me surprennent : 1) Les moments où ça a basculé (dans divers sens successifs, les saisit-on ?) ne sont plus que des mots, alors que c’était bien davantage que cela ; ce sont même souvent les tournures les plus laconiques qui renferment les virages existentiels les plus décisifs, sans doute justement parce que dans ces moments-là on « perd tous ses moyens » (sic) pour se consacrer pleinement à une nouvelle façon d’entrevoir, ce qui nous entraîne loin d’un quelconque souci de l’art des tournures (en tout cas pour ma part) ; 2) Même quand c’est mal écrit, cela reste toujours plus ou moins une sorte d’écriture qui se pense comme telle, avec une conscience de son ridicule qui ne l’empêche pas d’être elle-même ridicule par cette conscience même de l’être (ceci se faisant au mépris de tous les atours habituels que se doit de prendre une écriture) ; or, j’ai pu parfois (dans Immobile et agité) vouloir avant tout exposer, ce qui revient alors à choisir de ne plus écrire pour que les choses puissent être vraiment dites. Ici, c’est entre les deux : jamais vraiment dit, jamais vraiment écrit. Je crois malgré tout qu’on peut se débrouiller avec ça.
(Quant au « seul vrai hétéro », des fois j'écris et des fois je sens qu'il ne faut plus écrire pour que ce soit dit. C'est donc les deux à la fois pour le prix d'un, donc lisez.)