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11 octobre 2018

J'ai fait le compte, ou plutôt l'inventaire :

J'ai fait le compte, ou plutôt l'inventaire : toutes les personnes que j'ai récemment eu l'occasion d'apprécier en pleine connaissance de cause (les fréquenter pleinement dans la ville où je réside) ont un trouble dont je suis également atteint. Lui, c'est fatigue permanente. Elle, c'est intestin délicat. Lui, c'est oreilles échauffées. Elle, c'est tremblements de fringale. Lui, c'est tensions et vulnérabilité. Elle, c'est sommeil précoce.

C'est comme cela que nous nous reconnaissons. C'est pour cela que l'on s'entend.

Si j'ai tout ça à la fois, ce n'est pas forcément avec les mêmes atours (je disais l'autre jour à "fatigue permanente" : « c'est marrant parce qu'on dirait que toi c'est par le cerveau que tu sens que tu n'peux plus lire, que c'est trop pour toi, alors que moi c'est purement corporel, oculaire : mes yeux ne tiennent plus la route, et bien plus que mes yeux, toute ma poitrine également, enfin je sais pas comment dire », « ah non moi je sens que je pourrais continuer si ma tête y était, mais je comprends plus rien, tout s'affale, tombe », « moi de mon côté je me suis jamais reconnu dans “tomber de sommeil”, c'est pas que je tombe, c'est que je suis crucifié en l'air par la faiblesse, loin de tout »). Mais il est clair que j'additionne les corvées. Ce serait certes immodeste de dire que je les contiens (mes camarades), car ils ont autant à m'apprendre que j'ai à leur apprendre (sur la douleur), mais disons que c'est la cumulativité qui fait que je bénéficie d'une telle sympathique bande d'éclopés.

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1 octobre 2018

« C'est du lard ou du cochon ? ». C'est à peu

« C'est du lard ou du cochon ? ». C'est à peu près ce que m'évoque toute écriture qui se pense comme telle. Il faut croire que c'est ce qui fait sa force (j'ai même tellement tendance à le croire que j'en rajoute parfois dans la confusion, n'est-ce pas). Mais on a malgré tout envie de secouer l'auteur par les jambes pour lui faire dire ce qu'il ressent vraiment, hormis des mots. 

En musique, cela gêne moins qu'il y ait le lard et le cochon, cela s'assemble compactement, on ne les distingue tellement plus que la vie nous apparaît. (Par exemple : je chante et par ailleurs j'aime les filles et la douceur, donc ça me paraît être la moindre des choses de faire advenir mon intérieur "féminin" doux quand je chante, ça vient sans calcul ; simultanément, l'énergie vocale est une réponse à ma tension saccadée, donc apparaît également nettement une certaine théâtralité brusquement non-douce, aidée par la dimension de violente incarnation inhérente à la pop ; on comprend tout de suite que ça vient ensemble, pas de « phrase à soupeser pour qu'elle produise son effet », pas de « recherche d'équilibre », nous ne sommes plus dans une « alternance de sensations à ordonner », nous sommes directement à l'écoute de ce qu'il faut faire pour être.)

Pourquoi mes meilleurs textes sont-ils écrits quand je reviens d'un hôpital où l'on s'est occupé de moi ? Peut-être parce qu'enfin je ne suis que ce que je suis : je ne cherche plus à appeler qui que ce soit en particulier puisqu'on vient de me considérer comme quelqu'un de digne d'attention. C'est juste un bonus d'incarnation que j'offre, pour remercier le monde de m'avoir permis d'être pris en compte. Merci de votre attention.

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