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Définitivement
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24 février 2016

Depuis toujours, ce sont mes affects

Depuis toujours, ce sont mes affects sociologiques qui ont empêché ma prise de connaissance du monde. Je voyais le social en premier et cela m'effrayait au point de ne pas savoir saisir ce qu'il pouvait m'apporter même à son insu (c'est-à-dire par les différents savoirs qu'il s'est construit pour se cacher et que l'on regroupe sous des vocables comme “art”, “philosophie”, “politique” ou “convivialité”). 

« Ce que raconte ce professeur a l'air intéressant, d'accord, mais pourquoi parle t-il comme un professeur ? Cela m'angoisse et me glace. »

« Ce que veulent tisser ces jeunes gens a l'air enrichissant, d'accord, mais pourquoi parlent-ils comme des jeunes gens ? Cela m'agresse et me crucifie sur place. »

« Ce que défend cet artiste a l'air éclairant, d'accord, mais pourquoi parle t-il comme un artiste ? Cela me fait rire jaune et m'agace. »

Ne pouvaient-ils pas s'en empêcher, tous autant qu'ils étaient, ou se croyaient-ils obligés ? Ma fuite prématurée m'empêchait à chaque fois de résoudre la question.

J'ai longtemps pensé qu'il fallait étouffer ces tropismes intérieurs, symptômes de mon immaturité affective, pour qu'enfin s'évanouissent les tropismes extérieurement perçus sur mes semblables. Mais ils ne font que revenir au galop. Grandir, c'est les nourrir de savoir positif. Me faire sociologue serait enfin faire quelque chose de ma perte de moyens face au monde, plutôt que de la nier ou pire – quelle ironie ! — de vouloir la remplir de contenus chipés à ceux qui me font peur.  J'irais dans la moelle de mes impossibilités. Directement. En en faisant profiter le reste des inadaptés. 

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