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Définitivement
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22 août 2015

Ici, je dis des choses pour ceux qui savent déjà

 

Ici, je dis des choses pour ceux qui savent déjà (c'est pour ça qu'à long terme, ici pourrait devenir des choses uniquement pour moi, ce qui est à la fois souhaitable – par franchise – et non souhaitable – par vanité). Or, ce qui porte vraiment, ce qui porte à ouvrir les portes, c'est aussi de dire des choses pour ceux qui ne savent pas forcément, non ? Mais cela, c'est dans le monde qu'il faut le faire. L'écriture n'a toujours été (pour moi) qu'auréolée de mystère irrépressiblement indicible, jamais de portée pouvant vraiment porter, parler. Encore donc un constat d'échec (ou comme si) poussant à arrêter – ce qui n'est donc pas à proprement parler un échec, car ainsi tout commence, le monde arrive.

Le monde arrive et je l'attends de pied ferme. Ce n'est pas à lui que je demande de m'attendre. Il me semble depuis peu qu'il y a deux modèles de gens : ceux qui veulent être un moi devant les autres, qui souhaitent pouvoir influer sur eux, vivre à eux (idée impossible à exprimer autrement que par cette tournure se situant entre vivre sur eux, trop violent, et vivre par eux, pas assez) et ceux qui veulent que ce soient les autres qui vivent devant soi, qui n'attendent que leurs paroles multiples et riches, que leurs éclairs divers et variés pour commencer à vivre, qui pensent leur moi nul et non avenu tant que la vie des autres n'est pas venue y mettre son grain de sel, remédier à leur peau de chagrin. Je fais bien sûr partie des seconds. Et je ne dis pas que ce sont les moins pénibles ni forcément les moins égoïstes. Mais après tout, ce sont les premiers qui vampirisent leur monde, nous on ne projette rien, on veut au contraire que ce soient les autres qui projettent car ils sont si beaux, si chauds qu'ils vont tout faire pour nous aider, ou plutôt non, pas forcément faire, on ne voudrait pas abuser, mais en tout cas être : oui, tout être à défaut de tout faire, ce qui n'est pas moins exigeant. Si les premiers veulent que les autres fassent tout pour eux, nous on veut que les autres soient tout pour nous.

Mais que l'on se place devant ou derrière, on vit toujours à travers.

 

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