Si je gardais tout ça dans un carnet, je n'y
Si je gardais tout ça dans un carnet, je n'y reviendrais jamais, je ne me prêterais plus guère attention (qui a dit « ce serait mieux » ?). Comme je choisis de le montrer séance tenante, je suis enclin à le reparcourir de plus belle, à repérer ce qui fait défaut et ainsi à m'observer de manière plus approfondie. La précipitation du dévoilement permet la progression de l'aboutissement.
(Le « ce serait mieux » de la parenthèse, c'est peut-être moi après tout, car ma plus grande victoire a toujours été d'arrêter de créer ; ainsi, je me laissais tranquille. Je me souviens de cette assertion prononcée triomphalement devant mon père, durant les premiers jours de mon histoire d'amour : « Enfin, je ne m'oblige plus à écrire ou à dessiner ! » et lui ne comprenant pas que j'en sois si fier. Pourtant, perdre toutes mes tensions ce serait bel et bien cela : enfin dire « c'est bon, je lâche ». Ainsi, rien ne serait fini, au contraire, tout pourrait commencer vraiment. C'est en voulant sans cesse continuer que tout est perpétuellement en train de finir.)