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Définitivement
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30 juin 2015

Pourquoi des fois on comprend pas ? Parce que

Pourquoi des fois on comprend pas ? Parce que j'ose pas.

Par exemple, ce paragraphe publié le 1er septembre 2014 :

"Tu veux me montrer ? Allez, montre-moi !". Et du coup je dégueulasse tout car j'ai les doigts pleins de chocolat. Il n'est pas content alors que c'est lui qui m'avait enjoint de lui montrer la chose. J'avais pris ça pour un ordre auquel je me devais d'obéir dans la seconde donc j'ai oublié que je devais m'essuyer les doigts avant. C'est toujours comme ça : je considère les autres comme des maîtres pressés qui réclament satisfaction séance tenante et du coup j'en oublie le monde des objets récalcitrants qui demande qu'on se concentre sur nos mouvements. Le monde c'est plus important que les gens, il faut bien que je me mette ça en tête. Sans le monde, pas de gens.

On croit que je délire alors que je raconte un fait précis qui s'est passé au printemps 2012, dans un hôtel, à l'occasion d'une réunion de famille. Le protagoniste auquel j'imagine des intentions injonctives et à qui j'obéis sans faire attention au chocolat, c'est un cousin de mon père. Il voulait que je lui montre l'un de mes blogs sur son téléphone ; il n'y avait pas le feu, mais comme toujours quand il est question de mon art (que je n'assume pas, quoi que j'en dise ; malgré que j'en sois perpétuellement fier pour rien, fier qu'il existe puis fier qu'il n'existe pas vraiment parce que c'est mieux comme ça), je panique. J'étais en train de me tartiner de la pâte à tartiner – au chocolat – sur un morceau de pain, en le faisant très salement, comme souvent ; du coup j'ai mis du chocolat entre les touches de son téléphone (car il y avait encore de vraies touches à l'époque et pas seulement un écran, ce n'était pas un smartphone mais un blackberry, si mes souvenirs sont bons) en voulant lui montrer Lucas Taïeb. Ça m'a paru révélateur de tout, aussi bien de mon attitude face aux gens et aux objets que face à l'art ; dans le texte j'ai surtout voulu insister sur les gens et les objets, la dimension "art" étant déjà présente dans le fait même d'en tirer un texte que j'allais être le seul à pouvoir saisir.

Voilà, vous comprenez maintenant pourquoi j'ose pas ? Ce serait trop.

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29 juin 2015

Je ne sais plus ce qu'ils se disaient exactement,

Je ne sais plus ce qu'ils se disaient exactement, mais retenons que cela avait à voir avec quelque chose qu'ils n'ont jamais lâché, contrairement à moi qui lâche tout.

Je leur lançais, d'un ton qui fut toujours le mien avec eux – narquois mais pusillanime, l'air d'être insistant mais d'une voix peu assurée : "Et vous en êtes encore là ? Vous n'en avez pas marre ? Ça dure depuis combien de temps ? Vous n'aviez pas dit exactement la même chose en 1999 ?"

Et mes yeux se fixaient sur un endroit précis de sa barbe, un endroit rasé de près ou plutôt de frais, car on pouvait encore sentir ou plutôt sortir (de notre tête) l'odeur de la mousse et la fraîcheur de l'eau ; toujours le même endroit qu'il rasait ainsi en plein milieu d'une zone par ailleurs encore fournie en poils, en tout cas c'était ainsi. 

(Bref, cela voulait dire : toujours ces mêmes rituels conversationnels et/ou corporels, toujours ces mêmes centres d'intérêt que je n'aurai jamais. Et l'année évoquée – 1999 – est bien la bonne : leur arrivée dans ces eaux-là (eaux-là = eau fraîche = barbe fraîche ?) m'avait amené la possibilité de concevoir que d'autres que moi unique pouvaient peut-être avoir raison concernant les choses à tenir. Mais je n'ai jamais vraiment été convaincu et c'est justement le fait d'avoir essayé, alors que je savais que c'était en vain, qui m'a éloigné de tout et de moi – ce qui est la même chose.)

26 juin 2015

Je refuse de synthétiser et même d'analyser quoi

Je refuse de synthétiser et même d'analyser quoi que ce soit de quelqu'un tant que je n'aurais pas partagé sa douche. C'est ce qu'il faudrait que j'écrive sur mon fronton.

Et en effet, il me semble que ses mobiles ont à voir avec tout ce qui s'est aggloméré sur lui, alors qui suis-je pour le "juger" ?

Pour cela il faudrait que je lui dise "écoute, je vais me mettre à tes côtés depuis que tu as sorti le nez du giron, comme ça je te comprendrai ; tu vas à chaque fois me dire ce qui s'est collé ou pas, parmi ce qui surgissait ou s'immiscait ; toi et le monde autour de toi ne formeront qu'un".

Peu acceptent. 

23 juin 2015

J'ai un problème avec les reprises et les

J'ai un problème avec les reprises et les citations. Soit ça me paraît indigne (qu'est-ce qui leur prend par la tête, ceux qui en font ? Rien, justement : il ne leur prend rien), soit je ne ferais que ça, pour me laisser porter, pour me représenter (car rien ne me représente mieux, mais en fait c'est faux), mais en fait c'est faux car je rêve d'une création pure qui découvre vraiment le monde (et j'entends déjà se gausser ceux qui pensent que "ha ha il n'y a pas de création voyons quel horrible mot que création hu hu hu berk berk voyons voyons"), et en même temps c'est pas du tout un rêve car il s'est passé ça, c'est un fait : j'ai créé tout en découvrant le monde, avant même de l'avoir découvert, et ça continue, ce qui explique la perpétuelle naïveté à laquelle vous assistez depuis des années.

Bon, désolé de revenir sur cette histoire d'étagère (voir ici, puis ici, puis ici) mais vraiment, il y avait tout mon monde sur cette étagère : non seulement Michaux et Dubillard, mais aussi Mrozek et Pirandello ! Ce que je pensais qui n'existait nulle part était juste sous le plancher (et là en venant d'écrire ça j'essaie de me faire un plan mental de la maison et je me dis qu'en fait c'était pas vraiment sous le plancher de ma chambre mais plutôt sous le carrelage du couloir, et c'est peut-être pour ça que les émanations ne montaient pas jusqu'à moi), mais à la fois si j'avais su que ça existait, aurais-je fait quelque chose de moi ? N'aurais-je pas décidé si tôt, une fois pour toutes, de les laisser parler dans ma tête à ma place ? 

Je sens qu'ils doivent parler, que j'ai déjà trop exprimé, que ça suffit pour un temps. Donc allez, on va les écouter car ce sont les choses qu'ils ont à me dire qui formeront le sel d'après. En attendant, stop un peu. 

18 juin 2015

Nous sommes producteurs de contenus. Le matin,

Nous sommes producteurs de contenus.

Le matin, l'expérience-client est progressive mais subtile : pieds froids sur carrelage et monde médiatique à fond pour te remettre dans le bain de la dynamique de l'offre.

En route, bulle de musique non perceptible par les autres visages et peaux, rien que pour toi dans ta carrosserie dans laquelle tu couves ton design opérationnel pour ensuite te consacrer pleinement à ta proactivité performative.

La pause déj' revendique la stratégie discount et l'efficacité du placement de produit.

Le plan merch' de ton regard à la fenêtre qui se perd au loin, ça marche pas mal côté boostage de rêves vains.

Le soulagement-canapé permet de créer une courbe de confiance qui rassurera les investisseurs et développera l'entertainment.

Quand t'as le courage de cuisiner, c'est l'esprit d'entreprise.

Quand l'orgasme est simultané, ta start-up décolle.

Quand tu sombres dans l'oreiller, c'est pour mieux préserver l'image de la marque.

À demain.

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17 juin 2015

Tout défile, tout s'emmêle, son visage vraiment

Tout défile, tout s'emmêle, son visage vraiment bouleversant, attirant, curieusement associé désormais à cette pop-song elle aussi déchirante que j'ai parfaitement le droit d'aimer, c'est pas cet artiste intraitable à la queue de cheval qui me l'empêchera et qui me fera croire que c'est moins important que le reste, que ça fait moins sens, que ce n'est pas théorisable : tout y est réuni, encore une fois ; malgré le fait que le guitariste ait une barbe ridicule et soit devenu un chantre de la cupidité à combattre ; cela n'empêche pas l'autre, l'un n'empêche rien, rien n'empêche l'autre. 

16 juin 2015

Je suis sûr qu'en fait tout le monde pense

Je suis sûr qu'en fait tout le monde pense pareil, ou à peu près, mais que c'est la différence de langage qui crée le malentendu.

Chacun se terre trop dans son langage.

Moi-même j'ai besoin de sa douce musique pour me sentir mieux, elle me rappelle des choses que je connais, qui me rassurent, comme tout le monde. Quand j'ai trop été agressé, elle vient à point nommé pour dévider sa fange. 

Ça déroule figé tout autant que ça pousse à s'éclaircir sur le mieux. On se dit que bon, l'un dans l'autre, quand même, hein.

C'est ça qui rabote nos aspérités tout en les cultivant à foison (ce qui n'est pas contradictoire car elles cherchent toujours à revenir, ce sont jamais les mêmes, ce sont toujours les mêmes). Mais faudrait pas le faire à plat, faudrait que chacun se le fasse sentir conjuguément, en toute innocence ; comme est innocent le fait de s'apercevoir que conjuguément n'existe pas alors qu'on l'entend si fort dans sa tête. Mais ils ont pas le temps ou ils se font croire qu'ils veulent pas, ce qui revient au même.

15 juin 2015

Je suis sûr que quand elle m’a dit ça c’était un

Je suis sûr que quand elle m’a dit ça c’était un truc qu’elle avait pensé vite fait une fois entre deux pensées, qu’elle avait encore jamais formulé avec sa bouche et qu’elle m’a fait remarquer comme ça en passant parce qu’on parlait de quelque chose de semblable. Je suis sûr qu’elle l’avait jamais articulé avant ça, avant moi.

Ça m’a donné l’idée d’organiser un colloque.

J’ai fait venir tout le monde dans un amphi et je leur ai demandé : « Est-ce que ça vous est déjà arrivé, dans une conversation avec moi, de sortir comme ça une idée, un contenu de phrase que vous n’aviez jusque là jamais formalisé tel quel avec votre mâchoire, que vous aviez juste tissé furtivement dans le flot de vos circuits neuronaux et que j’étais donc le premier à percevoir en tant qu’ondes vocales, signifiant linguistique ? »

Quelques mains se sont levées, mais pas tant que je l’aurais pensé. 

D’abord un peu vexé dans mon amour-propre, je m’aperçus que c’était les gens que j’avais tout le temps envie d’embrasser qui m’avaient consacré leurs exclusivités. 

Donc en fait ça me suffit, c’est bien comme ça.

12 juin 2015

Je refuse "vent". Je refuse que "vent" désigne à

Je refuse "vent". Je refuse que "vent" désigne à la fois cette violente glaciale rasade que je déteste qui me crée des angines et cette fraîche salutaire bourrasque qui rend l'été magique léger. Je refuse. Trouvez autre chose. Trouvez autre chose que "vent", que simplement "vent".

11 juin 2015

Même quand je souhaite lire des classiques, c'est

Même quand je souhaite lire des classiques, c'est par égoïsme plutôt que par suivisme. Loin de vouloir me joindre à la meute des adorateurs, je rêve au contraire d'être le premier à percevoir telle ou telle nuance, façon d'être au monde, notion non encore décortiquée. Car je suis sûr que les autres sont aveuglés par le langage, tandis que moi je ne suis jamais dupe, pardi ! Je suis atextuel. 

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