Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Définitivement
Publicité
Définitivement
Archives
8 août 2014

Quand dans la musique ou dans les livres il y a

Quand dans la musique ou dans les livres il y a l'extérieur ambiant qui s'immisce, comme par exemple cet accordéon ou ce marteau-piqueur dans cette pop, ou cette drôle de pensée quotidienne dans cette prose poétique, ça fait partie de l'oeuvre à tout jamais et tant pis si l'artiste ne l'avait pas conçue comme ça, il n'a pas son mot à dire.

«Tiens, à un moment j'ai pas trop aimé que cette page soit cornée, je trouve que ça gâche l'effet. Pourquoi ça, monsieur l'auteur ?

- De quoi parlez-vous ? Je n'y suis pour rien !

- Ta gueule, j'ai lu le livre et cette page était cornée donc elle est cornée dans l'oeuvre, c'est comme ça, que ça te plaise ou non ! Ça a joué dans mon appréciation, dans l'état d'esprit qu'elle dégageait, dans l'atmosphère esthétique.»

Et on a raison. Elle était cornée, il y peut rien. Il est plus faible que cette page, c'est lui qui nous serine toujours pour qu'on considère son oeuvre avant sa personne. Mais c'est quand ça l'arrange.

Publicité
Publicité
4 août 2014

J'hésite entre abhorrer l'humour et l'adorer. La

J'hésite entre abhorrer l'humour et l'adorer. La sagesse réside dans cette alternance, en tout cas c'est ma respiration à moi. Il me semble que le problème de tout humoriste, de celui qui l'est par tous ses pores et pas par intérêt ou mise en scène, c'est qu'il ne sait pas ce qu'il aime dans la vie, je veux dire dans le vrai monde au premier degré. L'humour permet donc de créer un espace où le choix n'est pas obligé, où tout (ou presque) peut être mis sur une même échelle fictive. Il ne faut jamais oublier que la dérision vient de là, il faut chérir ses racines pleines de gravité, sinon on devient celui qui construit de futiles échafaudages servant à soumettre autrui à la dictature de la parodie, c'est comme si on créait notre propre univers concentrationnaire alors qu'on cherche justement à fuir celui du vrai monde. À partir de là, je dirais que je fais mienne cette phrase de Robert Pinget : "Je n'ai jamais su si j'aimais la salade". Tout est dit : c'est cette impossibilité à vivre qui est l'impulsion première, impossibilité se traduisant dans des choses si triviales qu'on en a honte et qu'elle ne peut donc que s'exprimer par la rigolade. (J'en parle aussi ici.)

Publicité