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Définitivement
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30 décembre 2013

L'internet mondialisé nous renvoie en pleine face

L'internet mondialisé nous renvoie en pleine face deux cruelles impossibilités, deux énigmes irrémédiables : la langue animale et la langue anglaise. On pourra faire du mieux qu'on peut, nos écrans nous rivent à un monde qui s'éloigne toujours plus des sensations de notre chat : on le met dans des vidéos mais on saisit encore moins sa façon d'être à la vie. On pourra être parfaitement bilingue, nos paroles ne couleront jamais autant que de la pop cristalline : on superpose des mots et ça sonne encore plus grotesque que nos chants franchouillards.

Si l'on ne veut pas que notre peur de l'infini engendre le retour du fini facho, cultivons le vrai fini qui court sur notre peau. Bien sûr que l'animal nous parle, il suffit de ressentir son souffle, de se mettre à son rythme pour pénétrer son regard ; on n'est pas si loin quand on écoute attentivement. Pour l'évidence musicale anglo-saxonne, il s'agit aussi d'écoute, plongeons dans les lignes subtiles et virevoltantes comme si nous les cisaillions nous-mêmes ; rien que plonger c'est déjà de la création alors autant plonger. Et tant pis si l'on ne comprend pas tout, au moins on a parcouru.

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28 décembre 2013

En gros, tout le monde s'accorde à dire que c'est

En gros, tout le monde s'accorde à dire que c'est à la fois beaucoup plus simple et beaucoup plus compliqué que ça, qu'on pourrait suivre des évidences qu'on refuse de croire possibles (le compliqué est simple), au lieu de se borner à des carcans figés qu'il faudrait interroger (le simple est compliqué). Mais pour cela, pas la peine d'utiliser des mots à la fois trop simples (trop sacrés) et trop compliqués (trop grandioses), c'est déjà faire fausse route ! Mais c'est le monde qui nous y oblige. Et tant que les oppresseurs ne reconnaîtront pas la force inique de leur monde et invoqueront la nature à notre place, on sera démunis. La nature c'est nous.

23 décembre 2013

En gros, quelqu'un qui est de droite (même s'il

En gros, quelqu'un qui est de droite (même s'il ne le sait pas) pense que le problème ne vient que de notre cerveau, qu'on ne peut pas aller contre car l'Histoire était écrite, qu'on est forcément insatisfaits donc forcément cons, ambitieux et grandiloquents, qu'on ne pouvait, ne peut ni ne pourra jamais faire marche arrière car nous sommes définitivement affiliés à des flux, à des gestes, à des identités. Qu'il faut donc accepter d'y rester attachés et même les proclamer pour notre sécurité et notre bien-être.

En gros, quelqu'un qui est de gauche (même s'il ne le sait pas) pense qu'on aurait pu moins merdé que ça, que bon d'accord on a l'art en plus mais qu'on n'avait pas besoin à la base de tous ces échafaudages, qu'on n'est quand même pas si éloignés des évidences animales auxquelles aspirent toutes les conceptions humanistes, qu'il faut tenter de retrouver l'ici et le maintenant (indissociables du toujours) sans les confondre avec des artifices, que c'est pas si compliqué car nous y tendons sans cesse sans même nous l'avouer, que la simplicité perdue est notre rêve à tous, que c'est la raison d'être de toutes les formes de spiritualités et d'idéaux avant que ceux-ci tombent dans la construction. Qu'il faut donc dépouiller l'individu pour saisir l'individualité dans ses sensations. Qu'il faut savoir de quoi on est le jouet pour se connaître vraiment, pour ensuite pouvoir dépasser cette simple connaissance pour aller vers la vie.

Se mettre à invoquer les mots "liberté" ou "égalité", à parler "ancrage" ou "émancipation", "court terme" ou "long terme", c'est bien la preuve que c'est pipé, qu'on a tout perdu et qu'on ne sait plus quoi faire.

18 décembre 2013

Si tout me bloque, si je suis bloqué par tout,

Si tout me bloque, si je suis bloqué par tout, c'est parce que j'ai peur de ne pas avoir le temps pour creuser. Du coup, autant rien faire. Car il me faudrait toute une vie pour faire. Or, le monde ne laisse pas la vie tranquille, il nous interdit de nous concentrer sur elle, par conséquent on la délaisse et on s'abandonne à lui, comme des gros salauds doublés de gros cons.

17 décembre 2013

C'est juste que tout s'est inversé mais au final

C'est juste que tout s'est inversé mais au final on en est au même point, voire même encore plus déboussolés. Avant c'était les gueules autoritaires qui nous dirigeaient et la distraction moelleuse qui était notre évasion, maintenant ce sont les gueules coulantes qui nous dirigent et les fondus d'autorité qui nous distraient. C'est ça qui est devenu trop fun à regarder, trop divertissant, c'est la pensée réactionnaire qui nous dit que le fin du fin c'est le travail, la famille et la patrie. C'est trop l'éclate, c'est trop frais, ça prend pas la tête. Avant c'était eux le pouvoir. Notre opium c'était le bubble-gum. Maintenant il y a le bubble-gum au pouvoir et les réacs sur nos écrans de détente. C'est pas mieux, c'est même pire car on veut remplacer quelque chose qui ne nous plaît pas par quelque chose qui nous a encore moins plu avant, on le sait bien mais c'est juste pour caresser nos névroses dans le sens du poil.

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16 décembre 2013

Dans ce magasin, on y va franco. On met carrément

Dans ce magasin, on y va franco. On met carrément en place des sortes de messes noires auxquelles les clients participent. On leur fait crier "ah mais bien sûr qu'un livre n'est pas fait pour ressentir des picotements paradoxaux perturbatoires qui changent ta vision du monde ! ah mais bien sûr que c'est une marchandise à laquelle tu goûtes comme tu trempes ta grosse bouche dans de la mousse au chocolat ! ah mais bien sûr que ça doit contenter tes babines et rassurer ton besoin de coups de chiffon bien ordonnés ! ah mais bien sûr ! ah mais bien sûr ! ah mais bien sûr ! un livre n'est rien d'autre qu'une patrie, une nation ! tu t'y plais car tu l'as toujours connue comme ça et du coup t'en es gaga, ah mais voilà ! tout le reste n'est que perturbations, courts-circuits ostentatoires qui n'ont rien à faire là, folies innommables qui défilent sans charpente, sans logique arrangeante !".

Et ça tape sur des plots avec des frites de piscine, pour faire dans la stéréotypie bien saccadée, pour faire dans la méthode Coué : "ah mais bien sûr que oui, oui, oui, ah mais bien sûr que oui, voilà, c'est ça, c'est important pour toi de pouvoir faire jouer comme il faut la mécanique interne que l'on t'a construite, sans la faire sortir de ses gonds, en la huilant bien, en la lustrant tel un caniche, cette créature mutante entre l'animal et l'objet, entre le canin et la niche, la niche à laquelle tu rentres tous les soirs la queue entre les jambes pour kiffer sur les éjaculations des libéraux qui te gouvernent et des fachos qui te distraient, han oui quel pied ils prennent à aller au bout de leurs phrases, à dire 'responsabilité', à dire 'ambition', à dire 'peuple', à dire 'immigration', han oui ça se voit qu'ils aiment défoncer les concepts, pour taper toujours plus fort sur l'individu, pour le noyer dans leur ordre qui te berce", ah mais bien sûr que oui, tout le monde répète ça en choeur.

Et on peut dire que ça marche car les gens passent à la caisse avec des tonnes de merdes en papier qui ravissent leurs gueules enfarinées.

De leur côté, les vendeurs entonnent une mélopée dont le refrain est : "si j'ai menti pour le Marché, le Marché m'absoudra car il n'avance que comme ça ; si j'ai menti pour le Marché, c'est que j'ai tout compris de lui ; mentir pour le Marché, le seul mensonge qui soit autorisé ; mentir pour le Marché, le seul mensonge qui soit encouragé".

Et ça ne gêne pas les clients car ils le savaient déjà et ça ne leur fait ni chaud ni froid car au moins ça veut dire qu'ils auront toujours leur pâtée déposée au fond de leur gosier. De leur côté aussi, "il faut bien manger".

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